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"On ne se résout pas à cette fermeture" : 150 emplois conservés grâce à un projet de reprise de Brandt par Thomson Computing

Thomson Computing envisage de reprendre l'usine Brandt d'Orléans, préservant ainsi 150 emplois. Sur RTL ce mercredi 24 décembre, le maire Serge Grouard a salué ce projet français ambitieux, bien que des défis subsistent.

700 emplois supprimés après la liquidation judiciaire du groupe d'électroménager Brandt. (Photo d'illustration)

Crédit : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

"Il faut aller très vite" : le maire d'Orléans, Serge Grouard sur RTL

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AFP & Lilly San Juan Paoli

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Un cadeau de Noël pour des salariés de Brandt ? L'homme d'affaires Stephan Français, patron de Thomson Computing, a proposé mercredi 24 décembre de reprendre l'usine d'Orléans du groupe d'électroménager en liquidation judiciaire et de sauver 150 emplois.

Il prévoit de continuer une partie de la production de petit et gros électroménager, l'activité historique de Brandt, et d'y ajouter celle de produits électroniques et informatiques, cœur de métier de Thomson Computing. Le projet porte sur une reprise du site d'Orléans, de loin le plus important de Brandt. Il rassemblait 350 salariés sur les 700 que comptait l'entreprise, avant la liquidation. 

"On refait quelque chose d'assez magique qui s'appelle Thomson Brandt", a réagi, au micro de RTL , Serge Grouard, le maire d'Orléans. Et de confier : "Ici on ne se résout pas à cette fermeture, on travaille d'arrache-pied pour trouver une solution... et on l'a trouvée". "C'est une belle solution puisque c'est un industriel français qui a lui aussi une longue histoire", a-t-il souligné. 

La deuxième quinzaine de janvier sera cruciale pour Brandt

"Il faut aller très vite parce qu'aujourd'hui, il n'y a plus d'entreprise Brandt", a mis en garde le maire, rappelant que "les salariés reçoivent leurs lettres de licenciement et les clients sont en train de partir". Il a déclaré, lors d'une conférence de presse avec le patron de Thomson Computing que le projet est "sérieux", même s'il présente une "part de risque".

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Le maire se démène depuis plusieurs semaines pour trouver une solution afin de sauver Brandt, fleuron industriel français qui comptait deux usines en Centre-Val de Loire, à Vendôme (Loir-et-Cher) et à Saint-Jean-de-la-Ruelle, au sein de l'agglomération orléanaise. L'entreprise, basée à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), disposait aussi d'un service après-vente à Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise). La société commercialisait quatre grandes marques : De Dietrich, Brandt, Vedette et Sauter. 

"Pour que l'entreprise ait une chance de redémarrer, il faut que les choses soient clarifiées dans la deuxième quinzaine de janvier et bien évidemment que les vacances entre Noël et le jour de l'an n'aident pas", a déclaré le maire sur RTL. "Il faut que l'ensemble des acteurs publics et privés se mettent au diapason et aillent vite sinon ça sera fini" a-t-il martelé à l'antenne. 

Bercy reste prudent

Se disant attentif à la "maîtrise des coûts", Stephan Français a précisé que son projet commencerait avec "150 salariés" dès l'année prochaine. "Après, progressivement, si les résultats sont là, on embauchera", a-t-il affirmé, évoquant "jusqu'à 250 salariés sur un plan à cinq ans". Pour mener à bien son projet, l'homme d'affaires a évoqué un budget de 25 millions d'euros. La mairie d'Orléans a précisé à l'AFP que 9 millions d'euros seraient apportés par des entités publiques et qu'un tour de table avec les banques était en discussion.


Stephan Français souhaite s'appuyer sur l'expérience de son entreprise actuelle, lointaine héritière du géant industriel français Thomson. À l'été 2013, cet ancien de la chaîne de magasins informatiques Surcouf avait conclu un contrat de licence auprès de Technicolor, qui détient la marque Thomson, celle pour l'activité téléviseurs étant exploitée par le Chinois TCL. Sa société fabrique depuis des ordinateurs entrée de gamme. Elle revendique sur son site internet un tiers de part de marché pour les ordinateurs vendus moins de 300 euros en France.

Sébastien Martin "mouille la chemise"

Pour prendre vie, le projet de reprise du site d'Orléans de Brandt devra être validé par le tribunal des activités économiques de Nanterre qui a prononcé le 11 décembre la liquidation judiciaire de l'entreprise, a souligné Stephan Français. Un appel d'offres pour la reprise de l'usine doit être lancé courant janvier, a précisé Bercy. 

"Toute piste de reprise mérite d'être examinée avec attention, mais aucune ne saurait être tenue pour acquise sans un travail d'analyse approfondi", a tempéré auprès de l'AFP le ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin, que le maire d'Orélans a salué à l'antenne de RTL. D'après ce dernier, il "mouille la chemise" pour aboutir à une solution et échange régulièrement avec Serge Grouard. 

Sébastien Martin avait déclaré au lendemain de la liquidation judiciaire qu'un projet industriel restait possible, pas forcément dans le secteur de l'électroménager. L'entreprise, centenaire et emblématique du patrimoine industriel français, pâtit depuis plusieurs décennies des temps difficiles vécus par le secteur du gros électroménager. Elle est passée au gré des rachats et liquidations judiciaires entre les mains de l'Israélien Elco, puis celles de l'Espagnol Fagor, avant d'être repris en 2014 par le groupe algérien Cevital.

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