Procès Jubillar : "Delphine n'existait plus avec Cédric", témoigne la meilleure amie de l'infirmière

C’est le septième jour d’audience du procès Cédric Jubillar, consacré à la vie de Delphine. À cette occasion, Anne S., la meilleure amie de la victime, a témoigné ce mercredi 1er octobre. Elle a décrit un couple en cours de séparation, pendant près de deux heures avant que d'autres amies de Delphine Jubillar ne soient appelées à la bar.

Anne S. et Delphine Jubillar se sont rencontrées en 2016 grâce à leurs enfants, scolarisés dans le même établissement, et sont rapidement devenues amies. La présence de Delphine pour Anne lors de sa propre séparation en 2019 les a rapprochées.

L'amie de la disparue dit avoir "connu un couple relativement complice quand ils ont eu Louis et Elyah, avec quelques gestes affectueux", avant de noter un éloignement progressif, avec un "point de non-retour", quand Cédric n’a pas signé de CDI en 2020. "Je pouvais passer tout un après-midi avec Delphine, avoir devant moi une personne joviale, souriante, qui parle librement, très à l'aise avec moi, puis l'arrivée de Cédric pouvait provoquer ce off/on chez elle où, même quand je lui parle, je n'ai même pas un acquiescement", raconte la meilleure amie de l’infirmière.

"Il la rabaissait verbalement (...) elle n'avait pas de place pour s'exprimer, elle n'existait plus avec Cédric", explique-t-elle. "Quand je passais une soirée avec eux, je n'arrivais quasiment pas à parler avec Delphine. Il occupait toute la place." Elle explique aussi que "Delphine avait honte de Cédric, honte de comment il parlait, de comment il s’habillait".

Anne parle également de la réaction de Cédric, quand Delphine lui a annoncé vouloir se séparer : "Alors je vais me pendre", aurait-il menacé. Il aurait aussi assuré à Anne que "si elle a un amant, je lui ferai à l’envers".

Un témoignage de la violence envers Louis

La meilleure amie de Delphine évoque aussi la violence dont aurait été victime Louis, le fils aîné du couple Jubillar, aujourd’hui âgé de onze ans. Ce n’est pas la première fois, lors de ce procès, que la violence de Cédric Jubillar envers son fils est abordée. Anne parle d’une sortie au lac avec des parents de l’école. Les enfants seraient partis sans prévenir faire un tour du plan d’eau, et au retour de Louis, "Cédric enlève sa tong, tient Louis par le bras et donne de sacrés coups sur les fesses. Le corps de Louis oscille sous les coups de la tong".

Le garçon ne souhaiterait plus avoir de contacts avec son père, selon l’avocate des enfants, confiés à la sœur de Delphine après l’incarcération de Cédric Jubillar, en 2021. Pour sa rentrée au collège, il a souhaité abandonner le nom de son père, trop difficile à porter. Il est en effet persuadé de l'implication de son père dans la disparition de sa mère. 

Des détails sur la voiture et les lunettes de Delphine

En plus d’informations sur la personnalité de Cédric Jubillar et la dynamique du couple, Anne est revenue sur des éléments utilisés par la défense pour clamer son innocence. Il y a tout d’abord le cas de la voiture de Delphine. Elle se dit "formelle", elle était garée dans le sens de la montée : "J’ai failli écraser son chien. Je sais parfaitement dans quel sens elle était garée." Une déclaration qui conforte la thèse de l’accusation qui affirme que cette voiture, retrouvée garée dans le sens inverse le lendemain de sa disparition, a pu être utilisée par Cédric Jubillar pour transporter le corps de Delphine.

Anne parle enfin des lunettes de Delphine Jubillar, retrouvées cassées chez elle. La défense affirme qu’elles étaient cassées depuis plusieurs jours et que Delphine portait donc des lentilles. Mais l’amie du couple assure qu’elles étaient abîmées, mais en bien meilleur état que celui dans lequel la paire a finalement été découverte.

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