Au procès des attentats du 13 novembre, c'est un récit de l'après Bataclan qu'a entendu mardi 26 octobre la Cour d'assise spéciale : le portrait de Guillaume Valette. Il a survécu aux terroristes mais s'est finalement donné la mort deux ans plus tard. À la barre, ses proches sont venus rendre hommage à celui qui est considéré comme la 131e victime des attentats de 2015.
Guillaume n'a pas reçu de balle dans le corps mais des balles psychiques invisibles qui l'ont lentement et sûrement tué. Son père, Alain, s'est assis avec sa canne sous une photo du jeune homme brun souriant. Son fils s'est caché dans le Bataclan pendant deux heures. Il n'a rien vu mais tout entendu. Puis il s'est fermé. Il ne sort plus, ne va plus au cinéma ni aux concert.
À l'été 2017, le stress post traumatique se transforme en délire hypocondriaque et en dépression sévère. Guillaume est persuadé d'être atteint d'une maladie grave, mortelle. Il fait tout un tas d'examens : à chaque fois il n'y a rien. C'est dans sa tête. Il est hospitalisé en psychiatrie. "Le 19 novembre, la clinique nous appelle pour nous dire que Guillaume a été retrouvé mort, pendu dans sa chambre", se souvient son père d'une voix blanche.
Alain a suivi tout le procès, a entendu beaucoup de parties civiles dévastées. Il plaide : "il faut que les blessures psychiques soient mieux prises en compte pour éviter d'autres Guillaume".
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