Procès du 13 novembre : idéologie, comportement... Salah Abdeslam a-t-il changé ?

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s'ouvre le 8 septembre à Paris. Le seul rescapé des commandos, Salah Abdeslam, aura un rôle central. L'homme s'est toujours montré mutique lors de ses multiples interrogatoires. Aurélie Bolin est membre du syndicat Ufap-Unsa Justice de Fleury-Mérogis, elle a vu Salah Abdeslam et l'a côtoyé au sein de la maison d'arrêt. Elle confie son ressenti sur le terroriste et se montre relativement pessimiste.

"Il a très peu changé. Dès son arrivée, il était très mutique, il l'est toujours. Il discute avec sa famille mais avec le reste pas du tout. Il y a eu des extractions pour pouvoir voir le magistrat et c'est toujours la même chose. Il ne parle pas, il ne parle pas aux agents même si c'est toujours la même équipe dédiée qui s'en occupe", raconte-t-elle.

Pour Aurélie Bolin, il y a "très peu d'espoir que les choses se passent bien lors du procès et qu'il dise enfin ce qu'il s'est réellement passé. J'ai déjà entendu des conversations qu'il a eues avec sa famille et, pour moi, il est toujours dans la même idéologie. Malgré des années, avec le recul, je ne pense pas qu'il y ait eu un changement", regrette-t-elle.

Y a-t-il un espoir qu'il parle ?

Il ne faut rien attendre de Salah Abdeslam, répètent en chœur les avocats des parties civiles. Il ne faut pas espérer un quelconque repentir ou un Salah Abdeslam qui se mettrait - enfin - à tout raconter. Tout le monde a en tête sa dernière et unique apparition en public, lors de son procès à Bruxelles en 2018, il avait sidéré la salle en se mettant à prêcher : "Je n'ai pas peur de vous, je place ma confiance en Allah". Une minute récitée avec les tripes avant de se taire et d'afficher un silence obstiné à toutes les questions du juge.