Prisons attaquées : "La peur rythme notre quotidien", confie un surveillant pénitentiaire sur RTL

Face à une série d'attaques revendiquées par un mystérieux groupuscule, les surveillants pénitentiaires vivent dans une angoisse constante. L'un d'eux, témoigne sur RTL de la peur omniprésente qui affecte son quotidien.

Un gardien de prison à Agen, (photo d'illustration).

Crédit : AFP / MEHDI FEDOUACH

PRISONS - Méssaoud, surveillant pénitentiaire en région parisienne, est l'invité de Céline Landreau

00:07:52

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Plusieurs établissements pénitentiaires ont été la cible d'attaques ces derniers jours. Un groupuscule étrange "DDPF" a revendiqué son implication dans la vague d’incendies et les violences. La section antiterroriste cherche toujours à identifier qui se cache derrière ce mystérieux acronyme. Face à ces attaques, les surveillants pénitentiaires sont en première ligne.

"La peur rythme notre quotidien", confie sur RTL Messaoud*, un surveillant pénitentiaire de région parisienne qui souhaite garder l'anonymat. "Au moment où je vous parle, je suis sur mon lieu de vacances et ma plus grande crainte, c'est de savoir dans quel état je vais retrouver mon domicile à mon retour. Mais cette peur rythme notre quotidien et malheureusement, les faits de ces derniers jours ne sont qu'une petite piqûre de rappel", déclare-t-il.

"Je suis père de quatre enfants. Quand mes enfants remplissent les fiches de renseignements à l'école, je leur dis 'surtout ne dis pas que je suis surveillant pénitentiaire. Dis-leur que je suis simplement fonctionnaire' parce qu'on a peur des représailles vis-à-vis de nos enfants, de nos épouses, de ceux qui partagent nos vies", explique le surveillant.

La justice actuellement n'est plus crédible

Messaoud* surveillant pénitentiaire de région parisienne

Selon Messaoud*, la hiérarchie pénitentiaire fait "le nécessaire" mais il n'est pas aussi tendre avec le pouvoir politique. "La réinsertion, c'est bien, mais la sécurité, c'est beaucoup mieux", lâche-t-il.

"La justice actuellement n'est plus crédible et ça on le voit dans le comportement de la population pénale. Quand vous accordez des permissions de sortie à une personne détenue, qu'elle a droit à 10 permissions de sortie et qu'elle arrive à chaque fois avec 1h, 2h, 3h de retard et qu'on continue de lui donner des permissions de sortie. Il en va de la crédibilité, de la légitimité, de la justice que je représente", estime-t-il.
*prénom d'emprunt

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