Portugal : séquestré 52 jours dans les toilettes d'une maison, un retraité français voit sa plainte rester lettre morte

Il cherchait simplement à rompre sa solitude. Victime d'une mauvaise rencontre sur un site Internet il y a six ans, Jean-Marie, 82 ans, a été séquestré pendant 52 jours dans les toilettes d'une maison au Portugal. La justice reste, pour le moment, sourde à la plainte déposée par le retraité. 

Sonia, fille de la victime, se sent un peu coupable de ce qui est arrivé à son père. Pour aider ce dernier à rencontrer une compagne, elle s'est fait passer pour lui sur un réseau social. "Jusqu'au jour où je suis tombée sur une dame qui se faisait appeler Charlotte et qui avait, je crois, 69 ans. Une dame très bien", raconte-t-elle au micro de RTL. 

Si Jean-Marie découvre que cette personne est en fait âgée de 42 ans, il accepte tout de même de se rendre chez elle, au Portugal, où elle l'a invité. "Un jour, elle m'a demandé de lui prêter 20.000 euros", se remémore le retraité. Pas contre l'idée, il souhaite que le prêt fasse l'objet d'un acte notarié. "Et là, la guerre était déclarée", regrette Jean-Marie.

Un calvaire de près de deux mois

Tabassé, il donne ses codes de carte bleue avant d'être enfermé dans les toilettes de la maison pendant 52 jours. "J'ai perdu 11 kilos. Ils me sortaient de là uniquement pour téléphoner à toute ma famille afin de leur demander de payer", relate-t-il. Sonia tente alors le tout pour le tout : "Je leur ai dit que mon père n'avait plus accès à son traitement pour le cœur depuis plus d'un mois, qu'il allait mourir et qu'ils se retrouveraient devant les assises pour meurtre, puis j'ai raccroché". 

Et la stratégie de la jeune femme fonctionne. Les ravisseurs mettent Jean-Marie dans un bus, dans un piteux état, direction le Luxembourg. Il porte plainte dès son arrivée mais, à sa connaissance, aucune enquête n'a été ouverte. Sonia, elle, cherche et trouve. "J'ai la photo de cette dame, je sais exactement où se trouve la maison au Portugal", assure-t-elle. Cependant, du côté des enquêteurs, c'est le néant. "Vous vous rendez-compte ? Depuis 2017 et le dépôt de plainte, je n'ai reçu ni coup de fil, ni courrier. Rien, rien", s'indigne Jean-Marie.