Jeudi 3 octobre, un fonctionnaire de la préfecture de police de Paris pénétrait dans son bâtiment de travail et poignardait à l'arme blanche quatre de ses collègues, qui sont décédés. Après 24 heures de flottement et alors que les enquêteurs semblaient d'abord vouloir privilégier une affaire personnelle, l'enquête a finalement été confiée au parquet national antiterroriste.
Un moment d'hésitations qu'Éric Diard, député Les Républicains et co-auteur d'un rapport sur la radicalisation au sein des forces de l'ordre, explique par un manque de communication entre les équipes de la préfecture de police, la place Beauvau et les renseignements. "Moi, j'avais les éléments. Mes sources me donnaient des choses concrètes, selon lesquelles l'individu était radicalisé (...) Je pense que le gouvernement n'a pas voulu aller trop vite, ou alors que les renseignements sont arrivés trop tardivement, et c'est ce qui a donné une impression de cafouillage".
Alors que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait déclaré que l'assaillant ne faisait l'objet d'aucun signalement, Éric Diard confirme qu'il y avait bien des signes avant-coureurs. "En 2015, il faisait l'apologie des attentats, et refusait de serrer la main à ses collègues de travail. Il avait des signes de radicalisation".
Alors qu'Éric Ciotti, députés Les Républicains, réclame ce samedi matin une commission d'enquête parlementaire, et qualifie le ministre de l'Intérieur "d'incompétent", Éric Diard confirme qu'il est sur la même longueur d'onde : "Je ne vais pas juger le ministre de l'Intérieur. Mais moi aussi je souhaite qu'il y ait une commission d'enquête à ce sujet, parce qu'à mon avis, il y a eu des failles dans le renseignement".
"Ce qui m'inquiète, c'est comment une personne, qui semblait présenter des signes de radicalisation, pouvait se trouver encore à un poste aussi sensible que les renseignements de la préfecture de police de Paris ?".
Une question que tous les Français se posent. D'autant qu'en France, une cinquantaine de policiers sont suivis pour des faits de radicalisation. "Au niveau des policiers, sur 150.000 policiers, il y en a une trentaine susceptibles d'être radicalisés. Au niveau de la préfecture de police, sur les 43.000 agents, 15 sont surveillés pour radicalisation", explique Éric Diard, avant d'ajouter que l'assaillant "n'était pas dans les écrans radars".
Pour le député, le virage de la lutte contre le terrorisme a été pris par l'État en 2015, même si ce dernier "a toujours un train de retard". Selon lui, "l'État s'adaptait mais il y avait des failles dans le système, et notamment dans la surveillance et le criblage. Aujourd'hui, il y a encore des individus qui ne sont pas sous surveillance".
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