Nordahl Lelandais : comment le criminel a-t-il pu devenir père en prison ?

Incompréhension et colère… Depuis le 12 janvier 2024, la paternité récente de Nordahl Lelandais a suscité de vives réactions. Le tueur pédocriminel purge actuellement une peine de prison à perpétuité, pour le meurtre de la petite Maëlys et celui du caporal Arthur Noyer. 

Récemment, il a de nouveau été condamné à un an de prison, pour l'agression sexuelle d'une de ses petites cousines. Depuis que l'information sur sa paternité est tombée, de nombreuses interrogations émergent : comment ce criminel a-t-il pu devenir père dans son lieu d'incarcération ?

Depuis 2003, en France, les détenus peuvent avoir des moments d'intimité dans un appartement dédié, au sein d'une prison. Plus communément appelé UVF pour "unités de vie familiale", ce dispositif, aux allures de airbnb et meublé façon Ikea, permet de rassembler les détenus et leurs proches. 

Comment fonctionnent les "UVF" ?

Cuisine, salle de bain, salon, télévision, chambre… Si toutes les commodités sont réunies au sein de ces appartements, ces dispositifs restent extrêmement sécurisés et surveillés. Les visiteurs sont contrôlés et fouillés, avant et après leurs visites. Ces moments d'intimité sont également supervisés par les rondes des surveillants, qui peuvent débarquer à chaque instant, et ce, de manière inopinée. 

Les détenus ont droit à ces visites au moins une fois par trimestre. Pour autant, ces UVF ne sont pas accessibles partout. Au total, 58 prisons en bénéficient en France, essentiellement des établissements pour peine. L'idée des UVF est de maintenir les liens familiaux, parentaux, amicaux. Cela permet également au prisonnier d'avoir un projet familial.

Qui peut en bénéficier ?

Plus le délit ou crime commis est lourd, plus l'enquête préalable va être poussée. Les terroristes comme les tueurs d'enfants y ont droit, notamment Patrick Henry, qui avait échappé à la peine de mort grâce à la plaidoirie de son avocat. L'homme avait étranglé un petit garçon en 1974. Pendant sa détention, ce détenu a eu le droit à ces UVF avec une visiteuse de prison, avec qu'il avait noué une relation très proche. 

Le principe de ces UVF se base sur les droits humains les plus élémentaires : comme conserver les liens familiaux et avoir une sexualité. "Malgré ce qu'ils ont fait, ils restent des êtres humains", a déclaré Me Alain Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais, au micro de Maxime Lévy sur RTL.

Le détenu le plus surveillé de France, Rédoine Faïd, braqueur multirécidiviste qui s'est évadé plusieurs fois de prison, a également pu passer un week-end avec ses frères dans un de ces appartements.

Les UVF, à ne pas confondre avec les parloirs

Les UVF ne régissent pas le quotidien d'un détenu pour voir sa famille ou sa compagne. Pour voir leurs proches, les détenus se rendent dans des parloirs. À la différence des UVF, les parloirs ne laissent généralement place à aucune intimité, bien que certains surveillants détournent parfois le regard ou que d'autres brandissent immédiatement un rapport d'incident. 

Si Nordahl Lelandais a aujourd'hui pu devenir père avec une personne avec qu'il n'a ni lien de mariage ou de concubinage, c'est qu'il a réussi à justifier, avec la mère de son enfant, d'un projet familial commun pour avoir accès à ce dispositif. 

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