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Narcotrafic : "Les Antilles sont devenues une plateforme de rebond pour la cocaïne", pointe le journaliste Frédéric Ploquin sur RTL
Aux Antilles, le trafic de drogue explose, aggravé par le sous-effectif des forces de l’ordre. Bruno Retailleau se rend sur place ce jeudi pour évaluer la situation et discuter avec les élus locaux.
L'ouragan Maria menace les Antilles françaises.
Crédit : Cedrick Isham CALVADOS / AFP
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Bruno Retailleau sera aux Antilles ce jeudi 21 août au soir pour plancher sur le dossier de la lutte contre le narcotrafic dans les Caraïbes. Car le contexte local est de plus en plus préoccupant : le trafic explose, avec plus de 10 tonnes de cocaïne saisies sur les six premiers mois de l’année, entraînant une situation chaotique sur le terrain.
Comme l’explique le journaliste d’investigation Frédéric Ploquin : "C’est l’un des endroits où, proportionnellement au nombre d’habitants, le taux d’homicide est le plus élevé en France."
En quelques années, les Antilles françaises sont devenues, selon lui, "un lieu de conquête affiché par les gangs latino-américains", qui l’utilisent comme "plateforme de rebond pour la cocaïne". Dès lors qu’une drogue entre en Guadeloupe ou en Martinique, elle est dans l’espace Schengen, ce qui simplifie son transfert vers la métropole et réduit le contrôle aux frontières", résume-t-il.
Une situation analogue a été observée en Guyane, qui est aujourd’hui moins ciblée par les autorités qui luttent contre le trafic. Mais l'État a mis du temps à réagir, et la cocaïne guyanaise a eu le temps de s’implanter dans des villes moyennes de France.
Selon Frédéric Ploquin : "On a mis à peu près dix ans à se rendre compte qu’elle était envahie de petites quantités de cocaïne en provenance de Guyane. C’était un trafic de fourmis, mais des centaines de milliers de fourmis." Pour y faire face, des policiers ont été déployés à l’aéroport de Cayenne et des moyens mis en place pour décourager les mules, systématiquement interrogées et fichées, ce qui a permis un reflux du trafic.
Un manque de force de l'ordre sur place
Aux Antilles, où les trafiquants ont depuis déplacé leurs activités pour contourner les dispositifs, un facteur aggrave la situation : le sous-dimensionnement des forces de l’ordre. Ce manque d’effectifs sera un point central du déplacement de Bruno Retailleau, notamment évoqué par les élus locaux : "Un renforcement des effectifs sera réclamé sur place", assure le journaliste.
Une autre piste de lutte contre le trafic réside dans les nouvelles technologies : utilisation renforcée des drones pour la surveillance, ciblage biométrique du personnel portuaire ou installation de conteneurs intelligents. Problème : "L’État français a toujours un train de retard par rapport aux trafiquants qui balisent toutes leurs cargaisons. Les scanners corporels à l’aéroport de Cayenne ont mis des années à être installés, alors qu’aux Pays-Bas, ils avaient dix ans d’avance", déplore le journaliste.
