Cocaïne : "Plus de 130% de saisies en France entre 2023 et 2024", annonce le chef de l’office anti-stupéfiants sur RTL

"Les services de police, de gendarmerie et de douane ont beaucoup plus de travail qu'avant sur ce produit, et sur les autres drogues aussi", interpelle sur RTL Dimitri Zoulas, chef de l'office anti-stupéfiants. Ainsi, ces chiffres révélés par le service de renseignement criminel de la préfecture de police de Paris montrent "une circulation accrue de la cocaïne, qui se traduit par une augmentation de plus de 130% des saisies de cocaïne en France entre 2023 et 2025".

Ces quantités records retrouvées en France sont alors le résultat de l'augmentation de la production mondiale de cocaïne estimée à 4.000 tonnes. L'autre phénomène qui est révélé, partage Dimitri Zoulas, est "l'accélération des commandes qui sont passées par les grands importateurs de cocaïne à destination du territoire national."

Ce n'est pas le seul constat inquiétant, souligné par la note du service de renseignement criminel de la préfecture de police de Paris. La cocaïne en circulation serait de plus en plus pure et se vend, pour autant, de moins en moins cher. La raison à cela ? "La loi de l'offre et du marché", explique Dimitri Zoulas : "Vous avez une plus grande disponibilité du produit, davantage d'organisations criminelles qui la vendent et de plus en plus de consommateurs [...] En conséquence, vous avez une baisse des prix de gros."

Des groupes criminels à la conquête de tous les territoires

Aujourd'hui, les trajets du trafic de cocaïne sont bien connus. La cocaïne est principalement importée d'Amérique du Sud, notamment de Colombie. Elle passe soit par les territoires d'outre-mer, soit directement via des bateaux cargo pour arriver au Havre, en Belgique ou aux Pays-Bas avant de redescendre ensuite vers la France.

Se pose ainsi la question des personnes à la tête de la vente de cocaïne en France. "Ce sont des groupes criminels organisés qui sont initialement issus du trafic de résine de cannabis", indique Dimitri Zoulas. Ces groupes criminels cherchant désormais à investir des marchés "plus rentables dans les villes et dans les territoires ruraux".

Si Dimitri Zoulas ne parle pas d'un échec français dans la lutte du trafic de cocaïne, il remarque néanmoins "un échec européen qui est émaillé de succès". Les mesures de contrôle augmentent, tout comme les saisies, les condamnations, les arrestations et les démantèlements. "Ce qui se produit surtout, c'est que tous les vecteurs aujourd'hui sont utilisés", note le chef de l'office anti-stupéfiants. Les bateaux, les voitures, les avions, les colis, tous sont utilisés en France métropolitaine pour fournir de la cocaïne sur le territoire.

"Ce qu'il faut cibler", présente alors Dimitri Zoulas, "c'est le cœur des organisations criminelles et leur patrimoine".