La note du SIRASCO (Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée) a été diffusée fin janvier 2023 à l'ensemble des administrations en prise avec la criminalité organisée. Elle détaille les différents usages détournés qui peuvent être faits de ces drones par des structures criminelles, mais également, les différentes pratiques à l'international.
Le plus gros usage détourné reste la livraison d'objets illicites en prison. Des criminels proposent même sur les réseaux sociaux d'acheminer différentes marchandises (produits stupéfiants, cigarettes, téléphones, clés USB, etc.) pour effectuer ce que l'on appelle dans le milieu un "parachutage".
L'objet est lâché dans l'enceinte de la prison, à charge pour le détenu de le récupérer. Selon nos informations, l'administration pénitentiaire a enregistré 68 faits de survol par des drones en 2022, dont 30 parachutages avérés. Une hausse de plus de 83% par rapport à 2021 (37 survols dont 5 parachutages avérés). Il s'agit généralement de drones vendus dans le commerce, capable de porter des objets pouvant peser jusqu'à 1 kg.
Les drones sont également utilisés par les trafiquants de produits stupéfiants pour surveiller les points de deal. Le but, c'est notamment d'avoir un aperçu de l'activité des policiers autour des lieux de vente ou de stockage de produits stupéfiants. Ils permettent également de surveiller leurs "concurrents".
Par ailleurs, comme c'est le cas dans le port du Havre, les drones peuvent être utilisés pour repérer la position d'un conteneur de cocaïne. Les policiers français ont aussi enregistré un fait de destruction de caméra de vidéosurveillance par drone. Dans des cas encore très rares, des "nano-drones" peuvent être utilisés dans des locaux de distributeurs de billets pour en connaitre le fonctionnement.
Pour William Hippert, chef du SIRASCO "les drones sont des engins qui se démocratisent, et on voit qu'à chaque fois qu'il y a une évolution technologique dans la société, c'est anticipé et récupéré par les groupes criminels".
La note du SIRASCO détaille également les différents usages de drone à l'étranger et qui pourraient un jour se retrouver en France. En Amérique du Sud, les cartels utilisent régulièrement des drones chargés d'explosifs dans des braquages, des évasions de prison, ou encore directement contre les forces de l'ordre.
Enfin, les drones permettent à l'étranger de transporter de plus grosses quantités de produits stupéfiants. En 2021, les autorités espagnoles ont intercepté un drone de 25 kg et 5 m d'envergure qui avait traversé la méditerranée. Ce genre d'engin, fabriqué en Chine, peut transporter jusqu'à 120kg de marchandises. En juillet 2022, toujours en Espagne, la police a découvert le premier cas de "drones sous-marin" en Europe, une pratique venue, elle aussi, d'Amérique latine.
Le but de cette note du SIRASCO, comme le résume William Hippert, "c'est d'informer de l'usage de drones par les organisations criminelles, et de permettre aux autorités d'intégrer cela dans les réflexions qui sont menées, notamment au regard de grands évènements qui arrivent comme les Jeux Olympiques 2024".
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