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Mort de Ziad Takiedinne : qui était l'homme aux valises de cash, personnage clé de l'affaire Sarkozy-Kadhafi ?

Ziad Takieddine, ancien publicitaire et marchand d'armes, était un intermédiaire majeur des contrats d'armement. Impliqué dans l'affaire du financement présumé libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, il est décédé, ce mardi 23 septembre.

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine donne une conférence de presse le 12 avril 2013 à Paris, après une perquisition à son domicile la veille.

Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP

D'une enfance dorée au Liban aux salons de l'Élysée, Ziad Takiedinne, l'homme aux valises de cash

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D'une enfance dorée au Liban aux salons de l'Élysée, Ziad Takiedinne, l'homme aux valises de cash

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William Galibert - édité par Nathan Joubioux

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Il était l'un des grands protagonistes des affaires politico-financières françaises de ces 30 dernières années. L’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine est mort mardi  23 septembre 2025 Beyrouth, à deux jours de la décision du tribunal correctionnel de Paris sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy.

Mais comment Ziad Takieddine s'est-il retrouvé au cœur des scandales, au milieu des salons dorés, des interviews, des revirements ? Comment en est-il venu à jurer une chose et son contraire, à insulter et à cracher sur des journalistes, comme dans un reportage de Canal+, il y a quelques années ? Surtout, comment en est-il venu à se balader avec des valises de billets ? 

Mediapart rappelle que le Franco-Libanais a été arrêté, en 1994, à la frontière suisse avec 500.000 francs en espèces, alors qu'approchait la campagne présidentielle d'Édouard Balladur. Dix-sept ans plus tard, en 2011, il a été intercepté à l'aéroport du Bourget au sortir d'un avion privé revenant de Libye. Il transportait alors un million et demi d'euros en cash.

Publicitaire puis directeur d'Isola 2000

Car s'il fait l'actualité depuis de nombreux mois, le grand public ne connaît pas grand-chose sur Ziad Takieddine. Il naît en 1950 dans le sud du Liban. Mais son histoire n'a rien à voir avec la fable du gamin des rues. Au contraire : son grand-père a été gouverneur de la région sous l'Empire ottoman. Son père ambassadeur, ce qu'il adorait rappeler.

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L'hebdomadaire Le Point le confirme : le jeune Ziad a vécu une enfance dorée, entre mer et montagne. Il a étudié à l'université américaine de Beyrouth, puis à Reading, près de Londres et est devenu alors rapidement trilingue : anglais, français et arabe.

Il a débuté dans la vie active en tant que publicitaire chez Young & Rubicam, l'agence américaine que Frédéric Beigbeder parodiait dans son roman 99 Francs. Il n'y a alors rien de sulfureux dans sa vie. C'est même plutôt l'inverse : cadre supérieur, bien installé, bon salaire. Il arborait des costumes et des chemises bien taillés. 

En 1979, il a pris la direction d'Isola 2000, la station de ski des Alpes-Maritimes qu'un milliardaire libanais vient de racheter. Il y voit défiler des ministres en goguette, des patrons de presse en quête de grandes terres, des industriels en vacances. François Léotard, futur ministre de la Défense, y passe. Jacques Douffiagues, l'homme clé des ventes d'armes françaises à l'époque aussi. Les soirées se faisaient au champagne, les affaires au coin du feu. C'est là qu'il a pu affiner son carnet d'adresses et a même obtenu la nationalité française en 1986.

Intermédiaire entre Paris, Riyad et Tripoli

Mais ce sont les retrouvailles avec un copain de fac qui vont tout faire basculer : Abdul Rahman El-Assir. Ce dernier porte la moustache et le nœud papillon. Il est aussi intime du roi Juan Carlos d'Espagne et exerce la profession de marchand d'armes.

Avec lui, Ziad Takieddine a plongé, dans les années 1990, au cœur des contrats, des ventes de frégates à l'Arabie Saoudite ou au Pakistan. Des milliards sont en jeu. Il touchait alors des commissions occultes.

Puis, il a changé d'échelle : il s'est offert un hôtel particulier au Trocadéro, une maison à Londres, un yacht. Il a multiplié les comptes bancaires dans les paradis fiscaux. Et il a pris du galon en devenant l'intermédiaire clé entre Paris, Riyad et Tripoli. Il n'a pas hésité à s'inviter dans les ministères. 

Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur, le racontera plus tard à la barre : "À l'époque, il n'était pas sulfureux, il avait pignon sur rue, il recevait des responsables politiques libanais, français. Je lui ai ouvert la porte", avait-il expliqué. Et derrière cette porte, il y avait un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, qui attend son jugement dans l'affaire du financement présumé libyen de sa campagne présidentielle.

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