Mort d'un bébé dans une crèche de Lyon : c'est "une erreur de recrutement", admet l'ex-responsable de l'accusée

Comment est-il possible qu'une employée de crèche peu qualifiée et sujette à des retours négatifs de la part de parents se retrouve seule avec un enfant ? C'est l'une des grandes questions au cœur du procès qui se tient jusqu'au jeudi 3 avril 2025 devant la cour d'assises du Rhône après que Myriam Jaouen, auxiliaire de crèche, a tué un bébé en lui faisant boire du Destop, à Lyon.

Interrogée, la directrice de l'établissement "Danton rêve" du groupe People & Baby a reconnu qu'il s'agissait d'une "erreur de recrutement", malgré un CV qui comptait plusieurs petites expériences avec des enfants. Myriam Jaouen "répondait aux questions sur des cas pratiques avec beaucoup de justesse, explique l'ancienne responsable. Elle manquait d'expérience, je le savais. Elle était dans une équipe (...), c'est aussi une façon de se former."
 
Il faut dire que celle qui était à la tête de deux micro-crèches a été confrontée à de gros problèmes d'effectifs : trois salariés ont démissionné dans les mois précédant l'embauche de Myriam Jaouen, en mars 2022. L'organisation se faisait donc "au jour le jour".  

Plusieurs alertes avant le drame

Avant le drame, la directrice avait pourtant repéré que la nouvelle recrue était particulièrement "mal à l'aise avec un bébé dans les bras." Ajoutant qu'"elle manquait de patience". D'ailleurs, une collègue, qui a témoigné au premier jour du procès, mardi 1er avril 2025, dit avoir effectué un signalement auprès de sa responsable, estimant que Myriam Jaouen "ne savait pas faire" avec les enfants. Plusieurs parents s'étaient aussi plaints de la jeune femme.

"C'était du bricolage, le fonctionnement de cette crèche ?", s'interroge Me Jean Sannier, avocat d'Innocence en danger, l'une des deux associations de protection de l'enfance qui se sont portées parties civiles au procès. Pourtant, ni les responsables de la crèche ni le groupe People & Baby ne sont poursuivis dans ce procès, où seule Myriam Jaouen se retrouvent sur le banc des accusés. Un drame participant à la prise de conscience sur les dysfonctionnements des crèches privées.