Après le scandale autour des Ehpad, au tour des crèches d'être épinglées. Dans son livre Le prix du berceau, le journaliste Mathieu Périsse a enquêté sur les crèches privées, qui accueillent aujourd'hui près d'un bébé sur cinq en France. Près de 200 témoignages édifiants de parents et de professionnels tirent la sonnette d'alarme.
Dans les Bouches-du-Rhône, des parents retrouvaient le soir leurs enfants affamés. L'établissement faisait des économies sur les repas des enfants. "Cette insuffisance de commandes de repas a été reconnue par l'entreprise après plusieurs réunions houleuses. Le groupe dit : 'C'est un dysfonctionnement localisé, une erreur humaine'. Sauf que, globalement dans ce secteur, tout est fait pour réaliser des économies. Sur les repas mais pas seulement, beaucoup aussi sur le personnel", décrit Mathieu Périsse, invité sur RTL.
Outre le manque de nourriture, des violences à l'encontre des enfants ont aussi été mises en lumière par le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). "Des bébés jetés dans leur lit", "des brûlures causées par des radiateurs ou des biberons trop chauds", "des gamins soulevés par les cheveux à hauteur d'adulte", "attachés à une chaise en guise de punition", peut-on lire dans le rapport. "C'est un problème qui est clairement documenté", assure Mathieu Périsse.
À l'origine de ce problème se trouve le nouveau modèle de crèches, juge-t-il. "Il y a 20 ans, des crèches privées lucratives, ça n'existait pas. Ce sont des entreprises privées qui doivent générer un certain rendement (…) Les crèches ne sont pas un business qui rapporte normalement. On parle de service à la personne, c'est coûteux notamment en salaire. Pour arriver à dégager quelques points de marge supplémentaires, il faut rogner sur tout ce qu'on peut".
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