Mort d'Émile : le lieu de la découverte du crâne est-il le même que celui de la mort ?

Dimanche 31 mars 2024, 9h30, Marie et Colomban Soleil, qui s'apprêtent à assister à la messe de Pâques à la petite église Saint-Charles, à Marseille, sont contactés par les gendarmes. Il leur est demandé de rentrer chez eux, à la Bouilladisse, pour une annonce importante.

Les parents d'Émile apprennent alors ce qu'ils redoutaient depuis près de neuf mois. Des restes du corps de leur fils de deux ans et demi, un de leurs deux enfants, ont été découverts en contrebas du hameau du Haut-Vernet, à une trentaine de kilomètres de Digne-les-Bains.

Deux expertises ADN effectuées dans la nuit sur les ossements ne laissent pas de place au doute. C'est une randonneuse qui se promenait samedi 30 mars, sur un petit chemin forestier uniquement accessible à pied, entre le Haut-Vernet et le col du Labouret, qui a fait cette découverte des plus macabres.

Une zone déjà fouillée

Dans ce paysage escarpé de caillasse et de forêt, bien connu des randonneurs, et qui avait été inspecté là plusieurs reprises lors de battues, elle est tombée sur un crâne de petite taille lequel émergeait de la végétation.

Elle a aussitôt alerté les gendarmes. Un légiste et des techniciens de l'institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie, l'IRCGN, sont restés plusieurs heures sur place, pour photographier et filmer le lieu. 

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Ils ont été rejoints par une trentaine de gendarmes qui, dimanche, ont commencé à ratisser la zone. À la recherches d'indices, d'autres ossements et de restes de vêtements que portait la petite victime. Le crâne, plutôt bien conservé et muni de sa dentition, a été transporté par hélicoptère jusqu'au laboratoire de l'IRCGN, à Pontoise, en région parisienne. Le squelette est absent à 90%. Il pourrait avoir été disséminé à plusieurs endroits par des animaux sauvages. 

Plus de 97 hectares ont été fouillés, et cet endroit en fait partie

Maxime Levy, journaliste police-justice à RTL

"Ce qui est sûr, c'est que tout a été fouillé, tout a été ratissé, explique Maxime Levy, journaliste police-justice à RTL dans L'Heure du crime. Le petit Émile disparaît le 8 juillet (2023). Il faut savoir que jusqu'à la fin juillet, les campagnes de fouilles n'ont de cesse de continuer. À la fois en battues citoyennes (plus de 600 personnes ont été mobilisées) et les gendarmes qui mobilisent des moyens extraordinaires, des caméras thermiques, des drones, des chiens renifleurs. Plus de 97 hectares ont été fouillés, et cet endroit (le lieu où a été retrouvé le crâne d'Émile) en fait partie."

Comment a-t-on pu passer à côté du crâne de l'enfant ?

"Il faut savoir que c'est une zone qui a été bien ratissée, une zone de passage, souligne François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, sur RTL. 

Un ravinement a pu être la cause du déplacement de la boîte crânienne

François Daoust

François Daoust précise qu'on n'a trouvé qu'un crâne, pas les autres ossements. "Dans la nature, quand quelqu'un décède, plusieurs mois après ses os sont éparpillés, précise-t-il. Pour plusieurs raisons : la première c'est la prédation. Des animaux viennent se nourrir des restes humains. La deuxième chose, c'est qu'il y a eu, les semaines précédentes, plusieurs chutes de pluie très importantes. Un ravinement a pu être la cause du déplacement de la boîte crânienne."

Les invités de l'émission

- Thomas Prouteau, chef du service police-justice à RTL.
- Maxime Levy, journaliste police-justice à RTL.
- Général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, directeur du Centre de Recherche de l'école des Officiers de la Gendarmerie Nationale), coauteur avec Jacques Pradel du livre Police technique et scientifique : le choc du futur, publié aux éditions du Rocher.
- Caroline Rambaud, médecin légiste à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches.