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Mohamed Amra : surpopulation, colis interdits... Plongée dans la prison de la Santé où le fugitif était incarcéré
Le 14 mai 2024, Mohamed Amra, s'est échappé lors d'un transfert pénitentiaire. Plongée dans la prison de la Santé à Paris, où il était incarcéré.
La prison de la santé à Paris (illustration)
Crédit : Joël SAGET / AFP
Cela fait aujourd'hui un mois pile qu'il a réussi à s'évader lors d'un transfert. Le 14 mai 2024, le fourgon qui transportait Mohamed Amra a été attaqué dans l'Eure par un commando armé qui a tué deux agents pénitentiaires. Leur syndicat et le garde des Sceaux ont signé un accord hier, actant 33 mesures concrètes pour renforcer la protection des surveillants de prison. RTL a pu se rendre à la prison de la Santé où était incarcéré le fugitif depuis un an et demi.
Une prison qui peut être une vraie passoire. Dès l'arrivée dans la cour de promenade, un surveillant pénitentiaire explique un étrange balai : 20 à 30 fois par jour, des colis sont projetés depuis la rue par-dessus les murs de l'établissement. Les détenus les récupèrent selon un système bien rodé.
"Chacun a son surnom en prison et c'est comme ça qu'ils arrivent à s'identifier, explique-t-il. Et après, ils se font un petit dispatch entre eux. Ils se regroupent bien pour pas qu'avec la caméra, on arrive à voir qui a quoi. Ils sont fouillés intégralement à la sortie de la promenade, puisqu'en promenade, c'est beaucoup trop compliqué. Ils sont assez malins, ils arrivent à mettre ça dans des endroits peu catholiques, si je puis dire."
Un problème de surpopulation
Dans ces colis : des téléphones portables, de la drogue, mais aussi de l'alcool ou de la viande. Les armes, sont beaucoup plus rares. Le personnel évoque la découverte, une fois, d'un couteau. Mais même des objets anodins peuvent s'avérer dangereux. On sait par exemple que Mohamed Amra avait un portable et plusieurs puces, il est même soupçonné d'avoir commandité un meurtre depuis la prison de la Santé.
Alors, comment juguler cette pluie de colis ? L'année dernière, ici, 1.500 portables ont été saisis lors de fouilles et 200 lanceurs ont été interpellés. Au cœur de tout, selon le directeur de la prison Bruno Clément Petremann, la surpopulation carcérale. "C'est ça qui conditionne aujourd'hui la majeure partie des difficultés qu'on rencontre. Il faut s'imaginer qu'une cellule dans laquelle il y a trois détenus est beaucoup plus compliquée à fouiller pour nos agents qu'une cellule dans laquelle il y a un seul détenu", insiste-t-il.
La prison de la Santé abrite 1.090 détenus... pour un peu plus de 700 places. Là-bas, pour lutter contre les colis interdits, on attend surtout la pose d'un filet antiprojection.
