Attaque d'un fourgon dans l'Eure : Mohamed Amra a-t-il été sous-estimé ?

Comment un voyou de seconde zone a-t-il pu monter une telle évasion ? C'est la question que tout le monde se posait le 14 mai dernier lorsqu'une bande a pris d'assaut le fourgon pénitentiaire qui transportait Mohamed Amra, tuant deux surveillants.

Il s'avère pourtant que Mohamed Amra était sous le coup de plusieurs enquêtes, notamment pour meurtres. Mais les surveillants et le ministre de la Justice n'en savaient rien. "J'ai découvert dans la presse un certain nombre d'éléments concernant le détenu Amra qui font état d'une dangerosité certaine et qui ne semblaient pas avoir été pris en considération. C'est pourquoi j'ai ordonné une inspection confiée à l'Inspection générale de la Justice", déclarait Éric Dupond-Moretti. 

Mohamed Amra était effectivement en train de prendre de l'envergure dans le milieu. Les policiers avaient placé le détenu sous écoute dans sa cellule dans le cadre d'une enquête pour assassinat. Ces écoutes révèlent que depuis sa prison, il gérait son trafic de stupéfiants, organisait un enlèvement/séquestration, négociait même des achats d'armes de fusils d'assaut, toujours depuis sa cellule. Cellule où il parvenait même à obtenir de nombreux téléphones portables. 

Les enquêteurs l'ont compris : Amra est un homme particulièrement dangereux. Sauf que l'administration pénitentiaire n'avait pas tous ces détails. Est-normal ? Ces informations auraient-elles permis une détention plus stricte ? Une escorte plus étoffée en cas de déplacement ? C'est pour répondre à ces questions que le garde des Sceaux demande donc qu'une enquête soit menée.

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