Meurtre de Lola : une femme coupable du meurtre et du viol de l’enfant, un cas "rarissime"

C’est une question taboue, comme une barrière psychologique qu’on a envie de mettre à terre à l’occasion du procès de Dahbia Benkired. Elle a été condamnée, le 24 octobre, à la perpétuité incompressible pour le meurtre de la jeune Lola, dont le corps martyrisé avait fini dans une malle. Mais comment une femme peut-elle agir ainsi ? Habituellement, ce sont plutôt des hommes qui sont sur le banc des accusés dans ce genre d’affaire. Pour Odile Verschoot, ancienne psychologue en milieu carcéral et auteure du livre "Des femmes en prison", Dahbia Benkired a été "aussi lourdement condamnée parce que c’est une femme".

Elle explique à RTL que la surprise ressentie par le grand public face à la violence du meurtre et la froideur de l’accusée est due au fait qu’on "attend des femmes qu’elles soient douces et bienveillantes et quand elles sont destructrices, violeuses, violentes, on est surpris".

Un cas "rarissime"

Il faut dire que ce genre d’affaire, aussi violente, commise par une femme, est "un cas rarissime". L’experte explique tout de même que "la violence à caractère sexuel commise par des femmes, il y en a. Moi, j'en ai rencontré en milieu carcéral. Mais ça se sait peu." Elle insiste sur le fait que "la violence sexuelle des femmes existe", et que « la violence et la destructivité ce n’est pas la chasse gardée des hommes, ça fait partie de l’humain".


Pour expliquer le détachement dont a fait preuve Dahbia Benkired pendant son procès, Odile Verschoot juge probable que nous soyons face à ce qu’on appelle en psychologie un "clivage" : "Elle reconnaît son acte, visiblement, elle n’a pas contesté les accusations portées contre elle, et en même temps, elle ne se reconnaît pas dans cet acte. (…) C’est comme si on jugeait quelqu’un d’autre, ou une part d’elle-même qu’elle a du mal à identifier. Ce sont des hypothèses."

À quoi doit-elle s’attendre en prison ?

On sait que les hommes auteurs de meurtre ou de viol d’enfants sont particulièrement mal vus en prison. On peut donc se poser la question de ce qui va attendre Dahbia Benkired à son arrivée en prison pour longue peine. Pour rappel, cela fait deux ans qu’elle est incarcérée provisoirement. Tout d’abord, l’experte explique à RTL qu’il n’y a pas de différence de traitement pour les personnes reconnues coupables de ces crimes entre les prisons pour femmes et celles pour hommes : « L’enfant est sacré (…). En prison aussi il y a des papas et des mamans, donc forcément que ça touche quelque chose en eux. Ce n’est pas différent. Les hommes et les femmes ne sont pas très très différents. »

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