Même les plus grands illusionnistes n'auraient pu imaginer pareille histoire. Un meurtre dans un wagon du métro parisien sans que l'on sache par où est passé l'auteur et comment a-t-il pu s'évaporer… Soixante quinze ans après, le premier meurtre du métro parisien, celui d'une jeune femme, Laetitia Toureaux, continue d'enflammer les imaginations.
Le 16 mai 1937, un médecin militaire et ses filles patientent sur le quai de la station de la Porte Dorée. La rame numéro 382 arrive de la station de la Porte de Charenton qu'elle a quitté une minute et 15 secondes auparavant. Une seule personne est assise dans ce métro. Sa tête est légèrement inclinée, comme si elle s'était assoupie. Puis son corps de dérobe, et tombe sur le sol. Dans le cou, il y a un couteau planté jusqu'à la garde. La malheureuse est encore vivante mais est incapable de prononcer le moindre mot. Elle décédera lors de son arrivée à l'hôpital Saint-Antoine.
Aucun indice n'est retrouvé dans le compartiment. Le meurtrier a sciemment abandonné l'arme du crime. Comme s'il voulait laisser derrière lui un indice ou un signe. Selon les constatations, l'homme a dû monter avec la jeune femme dans la rame vide au départ de la ligne. Il n'aurait eu que très peu de temps pour agir avant de s'enfuir. Mais personne n'a vu un homme entrer ou sortir de ce wagon. Le conducteur n'a rien noté. C'est le premier crime du métro parisien et il ressemble à s'y méprendre à un tour de magie...
Encore aujourd'hui, ce meurtre suscite interprétations, hypothèses et fantasmes. "C'est le mystère de la chambre jaune sur roulette, raconte Christian di Scipio, professeur d'histoire et invité de L'heure du Crime. C'est un wagon de première classe (dans lequel le meurtre est commis, ndlr), et ce jour de Pentecôte, c'est surtout une clientèle populaire (...) IL y a plein de monde mais dans des wagons de seconde classe".
Mais comment l'assassin a-t-il pu s'en sortir ? S'est-il échappé une fois son forfait commis dans la station de départ ? "C'est assez compliqué car il ne pouvait pas passer inaperçu, poursuit le professeur. Certains journalistes ont imaginé qu'il avait pu sortir, se mettre en deux wagons... Dans un premier temps, on se demande comment l'assassin s'est-il échappé".
Au-delà de cet incompréhensible tour de passe-passe criminel, cette affaire va révéler également des mystères et des interrogations sur la personnalité de la victime, notamment une double vie quelque peu périlleuse qui aurait pu lui attitrer des ennuis. Quoi qu'il en soit, le premier meurtre du métro fait aujourd'hui encore figure de crime parfait. Sans auteur, sans témoin, sans mobile établi. Que s'est-il passé dans ce wagon vide ?
Christian di Scipio, professeur d'histoire, journaliste et conférencier sur les faits divers. Auteur du livre Le crime du métro chez 10/18 éditions.
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