La mort d'un champion à bout de souffle. Le cycliste Marco Pantani, idole de l'Italie des années 90, a-t-il mis fin à ses jours en ingérant une dose massive de cocaïne ? Dix-huit ans que cette interrogation tenaille les proches de celui qu'on surnommait le pirate, athlète déchu, emporté par les accusations de dopage...
Le 14 février 2004, Paolo Buccelatto, le concierge d'une résidence hôtelière, un immeuble de cinq étages sur le bord de mer de Rimini, frappe à la porte de l'appartement D5. Il n'obtient aucune réponse. Un de ses collègues lui a signalé du bruit à cet étage dans la journée. Qui plus est, le client n'est autre que l'ancien champion cycliste, Marco Pantani.
La porte finit par céder. L'occupant gît sur le sol. Son visage parait meurtri. Marco Pantani, 34 ans, est mort. Le concierge assure avoir vu des médicaments éparpillés sur le lit et sur la moquette. Il décrit une chambre en désordre, mais où rien ne semble avoir été cassé. La nouvelle est partout annoncée comme un suicide.
Quelques heures après sa mort, la justice italienne, elle aussi, conclut à un suicide, avant de se raviser, quelques années plus tard. En cause, de nombreux éléments troublants, laissant penser à un possible homicide. Une enquête criminelle est alors déclenchée. Enquête rouverte ces derniers mois, à la lumière de nouveaux témoignages...
Marco Pantani s'est-il réellement suicidé, ou bien a-t-il été tué, à l'abri des regards ? Parmi les éléments troublants, il y a ce désordre organisé dans la pièce où est mort Pantani, ces cris entendus, ou encore ces appels passés dans la matinée... Mais l'élément le plus frappant reste la dose de cocaïne retrouvée dans le corps de l'ancien vainqueur du Tour de France.
"Ils ont retrouvé 2 boules gazeuses dans son estomac, 100g, explique Philippe Brunel, journaliste et auteur du livre Vie et mort de Marco Pantani aux éditions Broché. C'est impossible que Pantani ait avalé ça". Au vu de ces constatations, le journaliste s'est rendu chez le médecin légiste qui a pratiqué l'autopsie du corps de Pantani...
"Je lui dis que ça me parait excessif, 100 grammes de cocaïne. Il me dit : 'si on veut éliminer quelqu'un, on le tient, on lui met la boule gazeuse dans la bouche, on lui fait boire de l'eau sous la contrainte et il meurt immédiatement'. C'est comme s'il me donnait les clés de la mort de Pantani", révèle Philippe Brunel.
"J'ai vu des photos du corps où on voit le coup de Marco Pantani, et derrière l'oreille gauche, on voit des lividités qui laissent à penser qu'on l'aurait empoigné pour le maintenir. J'en ai parlé au médecin légiste", continue l'invité de L'heure du crime.
Ce que va faire le médecin légiste reste toujours aussi surprenant. "Il m'a dit qu'il allait faire quelque chose qu'il n'a pas l'habitude de faire. Il m'a montré une photo de la nuque de Pantani, mais il me montre son oreille droite. Il ne savait pas que je savais qu'il y avait ces lividités derrière l'oreille gauche".
Le médecin voulait-il lui aussi cacher la vérité ? "Lui aussi essayait de maquiller les choses, à quelle fin ? (...) Si lui-même avait voulu savoir la vérité, il n'aurait pas agi comme ça", reste persuadé le journaliste. Pour sa famille, Marco Pantani n'a pas pu se suicider, il a forcément été tué. Est-ce le cas ? Aujourd'hui, la piste d'un éventuel homicide semble plus que jamais relancée.
- Philippe Brunel, journaliste et auteur du livre Vie et mort de Marco Pantani, chez Grasset
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