Quartier de la Belle-de-Mai : ses petites rues populaires, sa friche culturelle et son droit au silence. "Ici, vous n’allez trouver personne pour vous parler de ce fait divers" affirme un patron de bar, en tirant sur son joint. "On ne sait jamais, il vaut mieux ne pas trop en dire".
Samedi 14 novembre, aux alentours de 14 h, des cris affolent le voisinage. Un jeune homme est poursuivi sur le boulevard par plusieurs autres, armés de longues clés à molette. De nombreux riverains assistent à la scène comme Samira, une mère de famille qui aujourd’hui n’a pas le cœur à respecter les coutumes locales "même un animal, on ne le frappe pas comme ça. De grands coups de clés à molette dans la tête, dans les genoux. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre eux. Ils l’ont ramené comme un sac-poubelle pour le balancer dans la voiture qui barrait la rue. J’ai cru que c’était des policiers en civil au départ. C’est choquant pour tout le monde."
Les caméras de vidéosurveillance ont capté une partie de la scène, révélée par France 3 Provence-Alpes. Ce kidnapping en plein jour s’achève quelques centaines de mètres plus loin : la voiture est retrouvée dans un garage clandestin, vide, avec du sang à proximité. Ni victime, ni agresseurs.
À l’intérieur, une clé à molette et un pistolet, en cours d’analyse. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour "enlèvement et séquestration" même si pour le moment, personne n’a porté plainte ni signalé de disparition.
Selon les tous premiers éléments recueillis, cet enlèvement ne porte pas le "sceau" du trafic de drogue. "C’est fait à l’arrache, les agresseurs n’ont pas de gants, pas de cagoules" souffle une source policière. En recoupant les images, les enquêteurs découvrent deux groupes qui s’embrouillent près de ce garage. Trois hommes s’enfuient, poursuivit par le véhicule des ravisseurs.
Les fuyards se séparent et l’un d’eux est rattrapé par cette équipée sauvage, ce qui laisse penser à une "embrouille" réglée dans les minutes qui suivent. "Des enlèvements, on en a de plus en plus à Marseille" poursuit notre source. "Et heureusement, ils font pschitt à 90 %. C’est-à-dire qu’un petit dealer séquestré par un clan rival arrive à prévenir ses proches, on déclenche d’importantes recherches pour finalement s’apercevoir que la victime est rentrée chez elle quelques heures plus tard, certes avec la tête au carré, mais sans volonté de porter plainte".
Des scènes parfois filmées et diffusées sur des messageries privées pour intimider les autres. Ici, moins que les réseaux, c’est plutôt la thèse d’une dispute entre personnes sans-papiers qui est privilégiée par les policiers. "Ils vivent en vase clos et pensent parfois devoir faire la police eux-mêmes" conclue notre enquêteur.
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