Marcel Campion écope de trois mois de prison avec sursis pour injures homophobes
Le "roi des forains" a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour diffamation et injures publiques à caractère homophobe. Il avait déclaré que les homos étaient "un peu pervers".

Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné Marcel Campion, vendredi 8 décembre, à trois mois de prison avec sursis pour diffamation et injures publiques à caractère homophobe. Celui qui a fait fortune dans le milieu de la fête foraine avait tenu des propos jugés discriminants envers Bruno Julliard, alors premier adjoint à la maire de Paris.
Considérant les "homos" comme étant "un peu pervers", le prévenu n’a pas "pris la mesure de ses propos qui (...) peuvent conduire à la montée des violences envers tous ceux qui sont différents", a jugé la cour.
Le propriétaire de la Grande roue et promoteur de la Foire du Trône âgé, aujourd'hui de 80 ans, a également écopé d'une amende de 3.000 euros. Il doit aussi verser des dommages-intérêts à l'ancien élu socialiste ainsi qu'à trois associations parties civiles, SOS Homophobie, Mousse et Adheos.
"Cela montre qu'il faut être inflexible avec la banalisation de tels propos abjects qui sont un vrai poison dans notre société", a estimé auprès de l'AFP Sabrina Goldman, l'avocate de M. Julliard.
Des accusations démenties par le prévenu
"Comme il était un peu de la jaquette, il a rencontré (l'ancien maire de Paris, Bertrand) Delanoë, ils ont fait leur folie ensemble et paf, il est premier adjoint", avait lâché l’homme d’affaires lors de la réunion de lancement de son parti Paris libéré, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) le 27 janvier 2018. "Moi, j'ai rien contre les homos, d'habitude, je dis +les pédés+. (...) J'ai rien contre eux, sauf qu'ils sont un peu pervers", avait-il ajouté.
Des déclarations qui avaient été enregistrées et diffusées en ligne par un journaliste indépendant avant d’être reprises dans les colonnes du Journal du Dimanche en septembre 2018.
Le "roi des forains" a toujours nié tout caractère homophobe dans son discours : il assure qu'il s'agissait seulement de dénoncer une "histoire interne" avec la ville de Paris après la décision-couperet, fin 2017, de ne pas reconduire le marché de Noël des Champs-Élysées, qui existait depuis près de dix ans.
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