À Avignon, l'heure est donc aux plaidoiries au procès des viols de Mazan. Le ministère public a commencé par le principal accusé, Dominique Pelicot, et a réclamé, à son encontre, 20 ans de réclusion criminelle pour celui qui a drogué, violé et fait violer sa femme par des dizaines d'hommes recrutés sur Internet.
Depuis le début d'après-midi, ce lundi 25 novembre, c'est au tour des 50 coaccusés d'entendre les peines réclamées à leur encontre, qui tombent à un rythme effréné, toutes les dix à quinze minutes. Et les peines requises par les avocats généraux, qui se sont lancés dans un réquisitoire marathon, sont particulièrement sévères.
Il y a eu, d'abord, quatre ans requis pour le seul homme poursuivi pour agression sexuelle. Puis, 10, 11 ou 12 ans pour tous les accusés suivants, notamment pour celui qui avait parlé de viol involontaire. "Vous êtes la victime de votre mari, pas ma victime", avait-il dit à Gisèle Pelicot. Des peines similaires ont été requises à l'encontre de celui qui avait évoqué un viol à contrecœur ou pour le voisin des Pelicot, qui croisait Gisèle à la boulangerie.
Dans la salle, les accusés se toisent et se demandent à quel moment leur tour viendra, surtout que les peines vont aller crescendo.
Le ministère public ne se prive pas de rappeler à tous ces hommes le B.A.-BA du consentement. Les avocats généraux s'en sont pris auprès tous les accusés qui reconnaissent les viols, mais qui continuent de dire qu'ils n'avaient pas l'intention de violer. Les avocats généraux leur rappellent alors qu'il ne faut pas confondre "intention" et "préméditation" : l'intention en droit n'est pas le projet, mais la conscience de l'acte.
"Ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas pour projet de violer que cela vous exonère de toute responsabilité", a déclaré l'avocate générale, expliquant que des actes sexuels sur une personne endormie sont constitutifs de viols par surprise. "On ne peut plus, en France, en 2024, considérer que parce qu'elle n'a rien dit, elle était d'accord", a-t-elle martelé.
La leçon de droit aura duré quelques minutes, efficace et cinglante, comme un avertissement à tous ceux qui vont demander d'être acquittés. À 18 h, ce lundi, les avocats généraux s'étaient penché sur le sort de 21 accusés seulement. La fin du réquisitoire n'est pas attendue avant mardi soir.
Lutte contre les violences faites aux femmes - "Cette histoire de Mazan sera un tournant pour notre société. Je suis convaincu qu'il marquera quelque part un avant et un après dans cette lutte", a déclaré Michel Barnier, qui a profité de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes pour annoncer plusieurs mesures.
Censure du gouvernement - Michel Barnier a toujours une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Reçue en première par le Premier ministre, ce lundi, Marine Le Pen ne lui a pas laissé beaucoup d'espoir. "Ma position n'a pas évolué, a-t-elle résumé en sortant de son bureau", a-t-elle déclaré, laissant sous-entendre que le RN voterait la motion de censure.
Guerre au Proche-Orient - Si ce n'est, pour le moment, qu'un accord de principe, Israël et le Hezbollah sont d'accord sur les termes d'un cessez-le-feu, qui n'ont pas été rendus publics. Il doit désormais être approuvé par les autorités des deux côtés. Mais, déjà, des voix israéliennes s'élèvent contre tout accord. Le ministre d'extrême-droite Itamar Bengvir a assuré qu'un accord de cessez-le-feu serait une "grave erreur".
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