Viols de Mazan : un centre dédié aux victimes de soumission chimique assailli par les témoignages
Depuis l’ouverture du procès des viols de Mazan, les témoignages de victimes de soumission chimique se multiplient. Une cellule spécialisée a ouvert ses portes dans un hôpital de Paris.
Dans l'hôpital Fernand Widal AP-HP de Paris, une équipe de six pharmaciennes spécialisées suit des hommes et des femmes drogués à leur insu, puis agressés, comme Gisèle Pélicot. C’est la seule cellule d’écoute en France dédiée aux victimes de soumission chimique, la seule à fournir ce service gratuitement sans dépôts de plainte.
Chaque matin, Leïla Chaouachi, la cheffe de ce service, décroche son téléphone : “Bonjour Monsieur ! Vous avez fait un signalement pour une suspicion de soumission chimique. Suspectez-vous une agression ?”
Après l'écoute, place à la phase de test pour savoir si ces victimes ont été droguées. Sur le bureau de la pharmacienne se trouvent des enveloppes kraft avec, à l'intérieur, trois mèches de cheveux bruns prélevés le matin même à une victime. “Une mèche part à la recherche de médicament, une autre à la recherche de GHB. C’est la mémoire des consommations anciennes”, explique-t-elle. Ces informations sont cruciales pour les victimes.
"Un nouveau tournant"
Depuis quelques semaines, avec le procès des viols de Mazan, le centre est assailli par les appels. Leïla Chaouachi évoque "un nouveau tournant" car l'établissement a reçu des centaines de témoignages depuis l'ouverture de la ligne téléphonique en octobre. Parfois même pour des faits très anciens : "De plus en plus de victimes nous appellent sans vouloir s’inscrire dans le parcours judiciaire parce que les faits remontent à plus de 30 ans. Elles veulent partager leur témoignage, entre entendues, écoutées."
Depuis le procès des viols de Mazan, les professionnels de santé appellent la cellule pour être formés et avouent leur peur de louper un diagnostic comme ça a été le cas avec Gisèle Pélicot.
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