Ils se préparaient à la naissance imminente de leur fille. En route vers la maternité, Angélique Kuberski et Valentin Stoock ont perdu leur bébé dans un accident de la route, percutés par un autre véhicule, fin juillet. Ils prennent la parole pour témoigner de leur douleur et tenter de faire reconnaitre l'accident en "homicide involontaire".
À Douai, les jeunes parents n'ont pas encore eu le cœur de défaire la chambre de Jade, qui avec ses peluches, ses jouets et son petit lit, était prête à l'accueillir. Le jour de l'accident, la jeune femme, gravement blessée, sentait encore sa petite fille : "Elle était encore pleine de vie dans mon ventre", témoigne Angélique Kuberski.
"On était heureux, on partait pour la découvrir et on nous l’a arrachée ! Donc pour nous, c'est impossible qu'on nous dise que Jade n'ait pas existé. Ça a été un deuxième coup de poignard", confie la mère. Le couple a porté plainte mais la jurisprudence est claire en la matière : depuis 2002, le bébé doit avoir respiré en dehors du ventre de sa mère pour être considéré comme viable.
"Tout était prêt ! On était à trois jours du terme... On ne comprend pas pourquoi on nous dit que ce n'est pas un être humain, sous prétexte qu'elle n'a pas respiré", s'indigne Valentin Stoock. "Même les animaux ont plus de droits que notre enfant. C'est le combat qu'on a décidé de mener pour elle."
"Il n'y a pas de velléités politiques chez ces parents-là, il n'y a pas de convictions religieuses. C'est la manière de faire exister Jade ! Ils ne sont pas contre l'IVG et il existe des solutions pour protéger l'IVG et en même temps reconnaître l'homicide involontaire de l'enfant à naître", indique Me Antoine Régley, l'avocat du couple. Selon lui, le Code pénal doit évoluer, même si le débat reste sensible. Le combat s'annonce long mais le couple se bat désormais aussi pour les autres.