Le Grêlé : qui était Cécile Bloch, première victime connue du tueur en série ?

Cécile Bloch, 11 ans, avait pour habitude de rentrer chez elle du collège, pour déjeuner. Ce quotidien s'arrête brutalement le 5 mai 1986, lorsque son corps sans vie est retrouvé dans un local technique, au troisième sous-sol d'un immeuble du XIXe arrondissement de Paris. Au 116 de la rue Petit, c'est l'émoi. Ligotée, étranglée, violée puis poignardée… La collégienne a été sauvagement tuée, avant que son cadavre ne soit dissimulé sous un matelas.

Les enquêteurs interrogent le voisinage et les proches de la petite victime. Le matin du crime, tous déclarent avoir croisé un individu au comportement étrange, qui errait dans les couloirs du bâtiment. 

Dans Les Voix du Crime dédiée à cette affaire, Me Corinne Hermann, avocate du frère de la victime, revient sur les débuts de l'enquête. "L'ensemble de ces témoins vont dresser un portrait-robot. Ils vont parler de cette peau qui a des défauts, qui peut être grêlée, c'était une façon de la décrire. Ça pouvait aussi être des boutons, en tout cas, elle était grêlée. C'est ce qui va valoir le surnom de son tueur."

Le cas de la petite fille n'est pas isolé. Cécile Bloch est en réalité la première victime d'une longue série de viols et de meurtres dont l'auteur n'est autre que le tueur en série François Vérove, surnommé "le Grêlé". Pendant 30 ans, ce père de famille a violé des jeunes femmes, des enfants et un homme. 

Comme de nombreuses victimes, Cécile Bloch a sans doute été piégée par la profession de son tueur : gendarme. "En utilisant l'autorité que lui donnait sa fonction, il va amener les victimes à lui répondre, à lui ouvrir des portes, à le suivre, à les laisser pénétrer dans leur appartement. Et ça, c'est la base de son mode opératoire", explique Me Corinne Hermann. 

Dans un épisode de Focus, le frère de la victime, Luc-Richard Bloch, s'est indigné de la couverture dont a profité le tueur pour commettre ses crimes. "J'éprouve une grande rancœur à l'égard du système judiciaire. Je pense qu'on démontre, de cette manière-là, que le meilleur refuge pour un assassin de fillette, finalement, c'est le corps militaire et le corps de la police. Si on ne fait rien, si on ne reconnaît pas ses erreurs, ces gens-là sont à l'abri, finalement."

Aujourd'hui, le doute plane toujours quant au nombre réel de victimes du "Grêlé". Aucune justice ne sera rendue à Cécile Bloch, François Vérove s'étant suicidé avant son interpellation, en septembre 2021. "Je pense qu'il a été poussé au suicide pour éviter un petit peu d'éclabousser nos institutions", a déploré le frère de Cécile.