Un millier de gendarmes et de policiers mobilisés dans la France entière. Voici le dispositif mis en place durant l'hiver 1985 pour arrêter un couple diabolique et pervers. Un homme et une femme qui enlèvent, torturent, violent et parfois même tuent des femmes croisées sur leur route. Les deux compagnons s'appellent Jocelyne Bourdin et Marc Fasquel. Plus de trente-cinq ans après les faits, difficile encore de comprendre les ressorts qui ont animé ces deux personnages maléfiques.
En quelques semaines, sept victimes vont être recensées. La première s'appelle Martine Rénéric. Le 27 décembre 1985, elle est en route avec son père pour la Charente. Martine a déposé une demande d'emploi pour un job de taxi ou d'ambulancière. Elle a été contactée par Monsieur et Madame François-Xavier de Ponthieu, pour un entretien d'embauche. Michel, le papa, reprend la route de Pau le soir, il est satisfait, sa fille a été embauchée.
Ses patrons vont l'héberger quelque temps. Mais à peine la porte de la maison franchie, l'homme sort un pistolet et enfonce un chiffon dans la bouche de la jeune femme. Elle est ligotée. Elle est ensuite insultée, frappée et violée à plusieurs reprises jusqu'au petit matin. Relâchée par le couple le lendemain matin, la jeune femme reviendra sur les lieux du crime avec la police. Le gîte rural, loué sous un faux nom, est vide, mais tout l'attirail de l'horreur est là : des cordes et aussi une bougie qui a servi au viol.
La gendarmerie passe au crible ses fichiers, sélectionne des couples de délinquants. Sur les photos qui leurs sont présentées, Martine et son père identifient formellement un duo. Il s'agit des dénommés Marc Fasquel, 38 ans, et Jocelyne Bourdin, 29 ans. Mariés depuis sept ans, ils ne sont pas du tout connus pour agressions sexuelles, mais pour des escroqueries et des vols de chéquiers.
Mais qu'est-ce qui peut bien motiver une telle violence de la part du couple ? Selon Jean-Denis Coche, directeur d'enquête, et invité de L'Heure du Crime, c'est d'abord cette complémentarité et ce fait d'être ensemble qui anime les deux criminels : "Je pense que Jocelyne Bourdin, sans Marc Fasquel, n'aurait pas vécu cette aventure macabre et l'inverse peut être aussi. Ils étaient très complémentaires. Elle était sans doute plus intelligente et plus déterminée que lui. En tout cas, elle n'a pas manifesté beaucoup de sensibilité".
Après avoir relaché Martine Rénéric, Fasquel et Bourdin réapparaissent une dizaine de jours plus tard, à 350 kilomètres de là, en Loire Atlantique. Ici, ils ont contacté l'agence de l'emploi locale sous le nom de Monsieur et Madame Vernaut d'Astier. Ils recherchent une femme de ménage. On leur envoie Christine Jouan, 18 ans. Les deux premiers jours, le couple est aimable et inoffensif. Mais au troisième soir, 5 janvier 1986 à 21h00, Christine est attirée dans une chambre à l'étage, elle subira le même sort que Martine Rénéric.
Dix jours plus tard, à 400 kilomètres de là, à Pruniers dans l'Indre, Bernadette Loriot, une secrétaire au chômage est elle aussi attirée dans un gîte. Elle subit les mêmes horreurs puis est relâchée. Marc Fasquel et Jocelyne Bourdin reprennent leur cavale... Au total, le couple séquestrera et violera sept jeunes femmes, et en assassinera deux. Le 14 février 1986, Marc Fasquel est tué par les gendarmes alors qu'ils tentent de forcer un barrage. Cet évènement marque la fin de la cavale criminelle du couple tueur.
- Georges Charrières, ex-journaliste au
Courrier Picard
- Jean-Denis Coche, directeur d’enquête
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