Disparition de la joggeuse Agathe Hilairet : ce que l’on sait de cette femme de 28 ans introuvable

Environ 90 gendarmes sont mobilisés, lundi 14 avril, dans un "secteur restreint" près de Vivonne (Vienne), pour participer aux recherches de la joggeuse de 28 ans portée disparue depuis jeudi. Dans la matinée, huit camions transportant des renforts en provenance d'Indre-et-Loire sont arrivés. Ils vont permettre d'assurer des relèves pour asseoir dans la durée les investigations dirigées par la Section de recherches de la gendarmerie de Poitiers. Le parquet de Poitiers a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour enlèvement et séquestration, ce lundi.

Âgée de 28 ans, Agathe Hilairet n'a pas donné signe de vie après être partie courir jeudi matin. C'est son père qui a donné l'alerte en ne la voyant pas revenir, alors que son téléphone ne répondait plus. Au moment de son départ, elle portait un short noir, un haut à manches courtes de couleur sombre et un sac de course, selon l’appel à témoin.

Mesurant 1,65m, Agathe avait une corpulence "très mince". Elle évoquait son combat contre l'anorexie sur les réseaux sociaux, et notamment sur Instagram. "Toujours présente malgré mes tentatives de fuite, elle s’accroche à moi. Ce soir, elle est bien présente mais j’essaie de la faire taire en me rappelant tous les maux qu’elle me fait endurer depuis ces années. À toutes celles et ceux concernés, ne pas perdre espoir et toujours garder la volonté de vaincre et mettre à terre cette voix mentale qui te dicte tes pensées et tes gestes", écrivait-elle en janvier 2022.

Selon une ancienne collègue et amie d'Agathe, interrogée par Le Figaro, elle aurait fait "plusieurs tentatives de suicide", en raison de ses difficultés à lutter contre les troubles alimentaires

Accro au sport et passionnée de dessin

Accro au sport et notamment à la course à pieds, la femme de 28 ans courrait entre 10 et 20 km très régulièrement. Elle partageait ses trajets sur l'application Strava. Sa dernière course remontait au 31 mars, et aucune activité n'a été enregistrée depuis. Elle était licenciée au club de course de sa ville. 

Une tendance confirmée par son amie dans les colonnes du Figaro : "Chez Courir, elle était devenue spécialiste d’une marque de chaussures de course parce qu’elle avait fait des marathons avec. Dès qu’elle avait un moment de libre, elle faisait du sport." L'autre passion d'Agathe était le dessin. Elle partageait ses créations sur son compte Instagram.

Depuis deux mois, elle était en arrêt maladie car "son travail se passait mal". Depuis août, elle était embauchée chez Insersud, une association pour faciliter l’insertion professionnelle des habitants du Grand Poitiers. Agathe Hilairet avait également été assistante de direction en alternance dans un complexe sportif de padel et de squash à Poitiers.

Auparavant, elle avait été secrétaire administrative à temps partiel dans une association pendant sept mois, avant d’enchaîner d’autres emplois de courte durée pour plusieurs enseignes.

90 signalements

Toutes les hypothèses sont étudiées par les enquêteurs, y compris la piste accidentelle ou celle de la disparition volontaire, mais l’hypothèse criminelle serait désormais privilégiée. Les enquêteurs ont reçu 90 signalements depuis le début de l’appel à témoins vendredi, dont un témoin qui a décrit la présence d’un individu "louche" à proximité d’une zone boisée et isolée qu’aurait pu traverser Agathe lors de son jogging.

Alors qu'une dizaine de proches et témoins avaient déjà été entendus par les gendarmes samedi à la mi-journée, de nouvelles auditions ont été menées "notamment sur l'environnement sentimental, familial et amical d'Agathe Hilairet", a précisé le procureur de la République à Poitiers, dimanche en fin de journée.

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