Sujet du jour. L'ancien résistant Edmond Réveil, 98 ans, s'est confié au micro de Bertrand Frachon, sur la journée sanglante du 12 juin 1944 en Corrèze à Meylac. Alors qu'il n'était qu'un adolescent et qu'il faisait partie des Francs-Tireurs et Partisans Français (FPTF), dominé par le Parti communiste, il a vu mourir sous ses yeux, 47 soldats prisonniers allemands et une jeune femme suspectée d'avoir collaboré avec l'ennemi. Ils avaient étaient capturés après l'attaque de l'école normale des filles de Tulle, le 7 juin 1944. Une scène terrible qu'il n'oubliera jamais et un secret qu'il a gardé pendant près de 80 ans.
Pourquoi on en parle ? 79 ans après les faits, ce témoignage fait la lumière sur un passé trouble, car jusqu'à présent, personne n'avait jamais su ce qui était arrivé à ces prisonniers. Edmond Réveil raconte qu'il a refusé de participer à la tuerie, comme cinq de ses camarades. De qui venaient les ordres au FPTF ? Et de quelle manière ces résistants pouvaient-ils les refuser ? Ne s'exposaient-ils pas, eux-mêmes, à des représailles ?
Analyse. "Je n’ai rien contre les Allemands, c’était la guerre. C'étaient eux ou nous. C’était une histoire humaine", raconte Edmond Réveil avec émotion, quand Bertrand Frachon, journaliste RTL, lui demande s'il estime qu'il avait son devoir de soldat.
"Pendant la Seconde Guerre mondiale, au mépris de la Convention de Genève, il y a eu des exécutions de soldats ennemis, y compris dans les premières heures du débarquement, les prisonniers capturés sur le champ de bataille, ont été exécutés, sans autre forme de procès, par ce que les alliés n'avait pas le choix, ils n'avaient pas les infrastructures pour garder les prisonniers", explique Olivier Wieviorka, historien et spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.