Mort de Zakaria, 15 ans, à Romans-sur-Isère, agression de Samara, 13 ans, devant son établissement à Montpellier, mort de Shemseddine, battu à mort après avoir quitté son collège... Et ce mercredi 24 avril ont lieu les obsèques de Philippe Coopman, battu à mort la semaine dernière à Grande-Synthe. Trois suspects, entre 14 et 15 ans ont été interpellés dans cette affaire. Ces derniers temps, la violence semble monter, et particulièrement chez les plus jeunes. Face à ces évènements d'une rare violence, une question se pose : les adolescents sont-ils plus violents qu'avant ?
"On s'aperçoit quand même que là où il y avait beaucoup d'atteintes aux biens, aujourd'hui il y a beaucoup d'atteintes aux personnes, et notamment avec des armes, et de plus en plus jeunes. C'est une nouvelle forme de violence", explique la magistrate Béatrice Brugère sur RTL.
Les profils des jeunes agresseurs inquiètent, de par leur jeune âge - entre 14 et 20 ans - mais aussi sur la perception de la violence qu'ils infligent. "On a affaire à des profils, ce que dit d'ailleurs le pédopsychiatre Maurice Berger, qui sont quasiment des psychopathes très jeunes. Ils n'ont aucun sentiment de culpabilité, ils ne voient pas la frontière entre le bien et le mal et sont assez indifférents à la souffrance de la victime", poursuit-elle.
Pour la magistrate, un "plan massif" est nécessaire pour "reprendre en main cette délinquance", malgré les déclarations du gouvernement pour la contrer. "Les annonces d'Attal sont intéressantes mais pas suffisantes", estime Béatrice Brugère.
La magistrate rappelle qu'un mineur sur deux concerné fait l'objet d'une assistance éducative. "Si vous n'avez pas une vision macro de toute l'assistance éducative des mineurs, qui est aussi en grande difficulté parce qu'on manque de moyens, et que les délais de prise en charge de la protection judiciaire et des départements sont extrêmement lents et qu'il n'y a pas assez d'éducateurs", explique Béatrice Brugère.
"Vous ne pouvez pas penser la délinquance des mineurs sans penser l'effondrement de l'éducation nationale, le manque de moyens pour la prise en charge éducative qui est liée, et toutes les dérives sur la violence, l'hypersexualisation, la pornographie, les réseaux, etc. Donc, il ne faut pas avoir une vision segmentée, il faut avoir une vision globale."
Pour Béatrice Brugère, il est essentiel de se munir de nouveaux outils pour aller "plus vite" et pour être "plus sévère". Aujourd'hui, elle considère que la réduction des possibilités de détention est une "erreur". "Il faut, quand c'est nécessaire, envoyer des mineurs en prison." À la question du couvre-feu pour les plus jeunes, la magistrate pénaliste répond y être favorable. "Tout est bon", ajoute-t-elle.
La magistrate met néanmoins en garde face aux "généralités excessives", avant de préciser qu'il ne s'agit que d'une "petite minorité de délinquants".
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