Le 16 octobre 1984, Grégory Villemin, 4 ans, est retrouvé mort dans la rivière de la Vologne (Vosges). Trois ans avant le décès du petit garçon, les parents ont été victimes d’un harcèlement téléphonique et manuscrit. Dans chacune des menaces reçues, un drame était annoncé. Impossible pour les experts de déceler qui se cache derrière cette voix trafiquée et cette écriture menaçante.
L’ADN devient le seul espoir pour retrouver l’assassin de Grégory. En 2000, le dossier se réouvre pour l’analyse de la salive retrouvée au dos d’une lettre de l’harceleur.
Le mélange ADN du timbre est trop dégradé selon les experts. Un nouveau non-lieu est prononcé. "L’omerta règne dans la Vologne et cela impacte énormément l’enquête", témoigne François Saint-Pierre, l'un des avocats de la famille Villemin et invité de L'Heure du Crime.
L’obstination des Villemin va porter ses fruits en 2021. L’empreinte ADN d'une femme apparaît au fichier national des empreintes génétiques (FNAEG). Le 25 juillet 1985, elle avait écrit ces mots à la grand-mère de Grégory : "Je vous ferai à nouveau votre peau à la famille Villemin… Prochaine victime : Monique". L’accusée a reconnu être l’auteure de cette très mauvaise plaisanterie parce qu’elle était "passionnée par le dossier", indique l'hebdomadaire Marianne qui a révélé l'information.
Au printemps 2017, les enquêteurs se penchent davantage sur la grande famille Villemain. Murielle Bolle, une cousine, est dans la tourmente. Elle est placée sous contrôle judiciaire, jusqu’à sa levée, trois ans plus tard.
"Un portrait-robot génétique a tout de même permis de donner des caractéristiques physiques. Deux portraits masculins se dessinent, ils auraient des cheveux foncés, châtains, et des yeux bruns", affirme Me Katia Gabriel, l'une des avocates de la famille Villemin, au micro de L'Heure du Crime.
En mars 2018, la justice fait appel à une société suisse pour appliquer la méthode de la stylométrie aux lettres du corbeau. Il s’agit d’une technique permettant d’attribuer un texte à un auteur à partir de l’étude linguistique. En 2020, une série de personnes est auditionnée, mais cela ne donne rien. "D'autres résultats sont toujours en cours, c’est une science fastidieuse", admet Me Katia Gabriel.
Aujourd’hui encore, la justice espère que l’ADN parle ou qu’un nouveau témoin se manifeste. Une déclaration qui pourrait venir d’un enfant ou d’un petit- enfant de l'un des protagonistes de l'époque. "La génération adulte au moment du drame n’est pas prête à parler, mais peut-être que celle qui était enfant oui", conclut Thibaut Solano, journaliste pour Marianne et invité de L'Heure du Crime.
- Me François Saint-Pierre, avocat de la famille Villemin.
- Me Katia Gabriel, avocat de la famille Villemin.
- Thibaut Solano, journaliste et directeur adjoint de la rédaction à Marianne. Auteur du livre La Voix rauque, aux éditions Les Arènes.
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