Nouvelle-Calédonie : "Les indépendantistes sont sans limite", juge la présidente de la province Sud

La Nouvelle-Calédonie ne s'apaise pas. Depuis le dimanche 12 mai, l'île est en proie à des violences, qui ont déjà fait quatre morts et des centaines de blessés. Devant la gravité de la situation, Emmanuel Macron a convoqué un urgence un Conseil de défense.

Sur place, les habitants et les élus décrivent un climat de guerre civile : "Plusieurs milliers de personnes attaquent nos maisons", décrit Sonia Backès, la présidente de la province Sud de Nouvelle-Calédonie. "Aujourd'hui il n'y a plus de commerce d'alimentation qui n'a pas été pillé ou brûlé. Là ils font sortir les gens et brûlent les maisons, aux cris et insultes racistes antiblancs et en nous demandant de quitter la Nouvelle-Calédonie quand on n'est pas d'origine Kanak." 

"C'est extrêmement violent. Les quartiers que l'on a encore sous contrôle sont souvent gardés par les habitants eux-mêmes, qui protègent leur maison et leur famille", explique l'élue, figure du camp des non-indépendantistes. Selon cette dernière, 70.000 armes sont réparties dans chaque camp. "Du côté des indépendantistes, ils sont sans limite. Ils sortent les gens à coups de jets de parpaing, ils les agressent… Les gens sont terrorisés, enfermés chez eux, c'est un enfer !"

"Il faut le soutien de l'armée"

Le front de libération nationale kanak et socialiste a lancé un appel au calme et demande la levée des barrages. "Ils ont lancé un appel au calme, malheureusement un peu tardif", estime Sonia Backès. "Ils ont été très ambigus pendant les deux premiers jours. Maintenant ils ont créé un monstre avec ces comités de lutte qu'ils ne contrôlent pas en partie."

La présidente de la province Sud explique que la plupart des belligérants sont très jeunes, "des gamins qui ne comprennent même pas pourquoi ils se battent aujourd'hui." L'élue a également indiqué qu'un communiqué commun a été signé entre le camp des indépendantistes et celui des non-indépendantistes. Il précise qu'un accord sur le plan politique est sur le point d'être trouvé et appelle une nouvelle fois et conjointement, au calme.

"J'ai espoir que ce communiqué commun puisse faire cesser les affrontements mais en attendant il faut qu'on ait le soutien de l'armée, parce que les forces de l'ordre sont dépassées en nombre", ajoute encore l'élue.

La France en renfort

Face à la gravité de la situation en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a convoqué un Conseil de défense en urgence. "On attend plus que quelque chose de Paris !", souffle Sonia Backès. "On attend des moyens pour nous sauver." La présidente de province raconte également que son père a dû être exfiltré en urgence par le GIGN car sa maison, qui a entièrement brûlé, a été prise pour cible. 

"Tous les gens qui ne sont pas d'origine kanake sont agressés, insultés, battus, caillassés…", ajoute-t-elle, désirant l'aide de l'armée. "Il y a beaucoup de forces militaires en Nouvelle-Calédonie qui ne sont pas du tout mobilisées, puisque pour pouvoir le faire il faut qu'il y ait un décret qui soit pris, soit l'état d'urgence, soit un décret du président de la République."

Le ministre de l'Intérieur a d'ores et déjà annoncé l'envoi de forces supplémentaires en renfort. "J'espère qu'on les aura en nombre, mais il y a 24 heures de vol donc le temps qu'elles arrivent, il faut gérer la nuit. Et pour ça, il faut que les forces militaires puissent intervenir !"

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info