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Nouvelle-Calédonie : ce que l'on sait des violentes émeutes qui ont eu lieu sur l'archipel

Des affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre à Nouméa, alors qu'une réforme constitutionnelle concernant le territoire doit être votée à Paris. Un couvre-feu a été décrété pour la nuit de mardi à mercredi dans l'agglomération de Nouméa.

Un blocage sur une route de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 13 mai 2024.
Crédit : Theo ROUBY / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Au lendemain de violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement local a lancé ce mardi 14 mai un appel à "la raison et au calme" après les émeutes qui ont éclaté dans l'archipel la veille, en réponse à l'examen à l'Assemblée d'une révision constitutionnelle décriée. "Au nom du gouvernement collégial, nous appelons à la responsabilité de tous les Calédoniens, de nos responsables politiques, institutionnels, coutumiers, religieux, associatifs et familiaux. Nous leur demandons d'utiliser toutes les voies et les moyens à leur disposition pour ramener à la raison et au calme", a déclaré l'institution.

Partout dans l'agglomération de Nouméa, la "capitale" de la Nouvelle-Calédonie, la rue porte les stigmates des nombreux affrontements entre forces de l'ordre et émeutiers qui se sont déroulés la veille. Le haut-commissaire de la République a indiqué qu'il y a "eu des tirs tendus avec des armes de gros calibre".

La circulation est rendue difficile par des carcasses de voitures incendiées ou encore des tas fumants de restes de pneus et de palettes. "Le commissariat à côté en feu et une voiture aussi, devant la maison, des hurlements incessants et des explosions, j'avais l'impression d'être en guerre", confie à l'AFP Sylvie, calédonienne depuis plusieurs générations. "On est seuls en fait. Qui va venir nous protéger ?" s'interroge-t-elle.

Dans la nuit de lundi à mardi, les pompiers ont enregistré près de 1.500 appels et recensé environ 200 foyers. Des centaines de voitures ont été incendiées, de même que plus d'une trentaine d'entreprises, de commerces et d'usines, selon un regroupement des représentants du patronat. "Je n'arrive pas à parler. Toute notre vie était dans ce dock et tout est mort. J'ai de la déception et aussi du dégoût", dit Joëlle Vincent, gérante d'une société de gros en alimentation située à Dumbéa, une des villes de l'agglomération nouméenne, incendiée mardi au petit matin.

On a cru que le vivre-ensemble était possible mais ça n'a pas marché,

Jean-Franck Jallet, propriétaire d'une boucherie
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"J'ai un sentiment de tristesse", confie pour sa part Jean-Franck Jallet, propriétaire d'une boucherie sauvée des flammes par les pompiers. "Nous avons 40 salariés, on est passé à côté de la catastrophe. On a cru que le vivre-ensemble était possible mais ça n'a pas marché, il y a trop de mensonges". De sa fenêtre, François a observé les jets de cocktails molotov à l'intérieur du commissariat du quartier de Magenta, dans l'est de la ville, mais aussi directement sur des véhicules en marche, ainsi que le pillage d'un magasin non loin de là.  "Il ne faut pas qu'ils viennent ici sinon je tire", déclare-t-il, assurant être équipé d'un gomme-cogne. 

Les raisons de la colère

Les premières altercations avec les forces de l'ordre ont commencé dans la journée de lundi, en marge d'une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée lundi à l'Assemblée nationale, qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie.

Établi en 1998 par l'accord de Nouméa, le corps électoral est en effet gelé, privant de droit de vote près d'un électeur sur cinq. En effet, l'accord de Nouméa donne le droit de vote aux élections provinciales seulement aux personnes remplissant des critères très précis de résidence sur l'archipel. 

À l'époque, cette exception à la Constitution française avait été mise en place pour atténuer le poids sur les élections des nouveaux arrivants venant de France métropolitaine et mieux représenter les voix du peuple kanak, autochtone de l'archipel.

Pour le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, qui a porté la réforme, cette disposition "n'est plus conforme aux principes de la démocratie". Le ministre aimerait élargir le corps électoral aux personnes résidant sur le territoire depuis plus de 10 ans. Les indépendantistes critiquent à l'inverse un dégel qui risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".

Le projet gouvernemental sera soumis à un vote solennel des députés à l'Assemblée nationale mardi après-midi à Paris, à 17 000 kilomètres du couvre-feu de Nouméa.

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