À l'hiver 1985, Évelyne Laborde, une femme fortunée alors âgée de 62 ans, trouve la mort dans un accident de voiture. Son héritage tombe quelques mois plus tard seulement dans les poches de Bruno Joushomme, son mari. Pendant des années, les enquêteurs vont tourner autour de ce brillant étudiant en philosophie.
Personnage cynique et sans affect pour les uns. Doux rêveur pour les autres et incapable d'avoir imaginé un tel scénario. Sept mois après les faits, Bruno Joushomme est inculpé puis écroué à la prison de Bois-d'Arcy (Yvelines). À l'époque, le suspect reste détaché des accusations qu'on lui incombe. Dans un entretien à L'Heure du crime, sur RTL, Bruno Joushomme s'exprime pour la première fois oralement depuis sa sortie de détention.
"Je me suis comporté comme quelqu'un ne croyant pas même que la personne qui m'interrogeait était sérieuse", raconte Bruno Joushomme au micro de RTL.
J'attendais que les policiers reviennent sur terre
Bruno Joushomme sur RTL
"J'attendais que les policiers reviennent sur terre et qu'ils prennent la mesure de leurs allégations, poursuit-il. Sincèrement, le mobile argent du vieil archétype d'un gigolo qui tue la poule aux œufs d'or, ça ne marche que dans des romans à trois sous."
Pas moins de 13 ans vont s'écouler avant que ce dernier soit fixé sur son sort. On se demande pourquoi il a épousé Évelyne si ce n'est pour son argent. Car ils n'avaient pas de relations intimes. Les témoins à charges se succèdent. Le 20 novembre 1998, Bruno Joushomme est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, sans possibilité de faire appel. Le prisonnier ne va avoir de cesse d'obtenir un nouveau procès.
"Il a subi les événements, explique Me Philippe Meilhac. On aurait dû se focaliser sur d'autres éléments. L'affaire Bruno Joushomme fait partie de ces affaires où l'accusé, bien malgré lui, concourt à sa perte."
En 2005, alors que Bruno Joushomme vient de passer sept ans en prison, sa défense se mobilise. Les avocats commandent un nouveau rapport d'accident établi par un expert indépendant.
"Il y a de nouvelles démarches avec de nouveaux experts sont en cours, précise Me Philippe Meilhac. Les experts devraient me faire connaître leur conclusion d'ici à quelques semaines, pour ne pas dire quelques jours. En fonction de ces conclusions, j'espère pouvoir être en mesure de déposer une nouvelle demande de révision dans le courant du premier semestre 2023."
- Bruno Joushomme.
- Me Philippe Meilhac, avocat de Bruno Joushomme.
- Bernard Laithier, commandant de police et procédurier à la Brigade Criminelle au 36, quai des orfèvres, à l'époque.
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