INFO RTL - Tentative de féminicide à Blois : le policier qui avait refusé de prendre la plainte mis à la retraite d'office

Info RTL Le major de police avait refusé de prendre la plainte de Chloé, 24 ans, à cause de l'horaire tardif. Deux heures après, la jeune femme était rouée de coups par son ex-compagnon et grièvement blessée.

Illustration policier

Crédit : AFP

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C'est une sanction lourde qui a finalement été décidée par le Directeur général de la police nationale (DGPN), à l'encontre du policier du commissariat de Blois qui avait refusé de prendre la plainte de Chloé, le 13 décembre 2022. La jeune femme avait été tabassée par son ex dans le hall de son immeuble deux heures après, et grièvement blessée, avec un pronostic vital engagé pendant plusieurs mois. Selon les informations de RTL, le policier de 55 ans a été mis à la retraite d'office, sanction effective depuis le 1er novembre d'après la DGPN.

L'affaire était devenue emblématique des failles de l'État face aux violences faites aux femmes. Le major avait déclaré à la jeune femme, en panique et au téléphone avec sa mère après des menaces de son ex-compagnon, qu'il était 17 heures passées et qu'elle devait revenir le lendemain. L'affaire avait également été l'occasion d'un bras de fer entre syndicats de policiers et l'administration au cours du conseil de discipline de l'agent en mai dernier. Les syndicats avaient refusé de voter la révocation demandée par l'administration.

La mise à la retraite d'office entraîne la radiation immédiate des cadres de la fonction publique, la perte de la qualité de fonctionnaire et la perte de salaire. Pour le major de 55 ans, les conséquences sont limitées car il a pu demander l'ouverture immédiate de ses droits à la retraite, ce qui est possible à partir de 52 ans pour les policiers. La pension sera malgré tout amputée d'au moins deux années de cotisation, la barre étant fixée à 57 ans minimum chez les policiers pour une pension complète. Une sanction plus lourde était possible, la révocation pure et simple. D'après nos informations, le policier, outre l'affaire Chloé, "ne donnait pas satisfaction depuis longtemps".

Une "sanction symbolique", dénonce l'avocate de Chloé et sa mère

Pour Isabelle Steyer, l'avocate de Chloé et de sa mère, jointe par RTL, la sanction n'est pourtant pas à la hauteur :"Une mise à la retraire anticipée d'un homme qui est à la veille de la retraite, c'est pour moi une sanction symbolique dans un dossier aussi grave où il y a eu énormément de lacunes policières". L'avocate aurait également souhaité des sanctions contre d'autres policiers que Chloé avait rencontrés la veille des faits et supplié qu'une plainte soit prise.

Deux ans après les faits, Chloé, qui était restée de longs mois dans le coma, reste profondément marquée, physiquement et psychologiquement. Interviewée par RTL en mars 2023, sa mère avait témoigné des séquelles de sa fille. "Elle ne reverra plus jamais de l'œil droit, elle a quelques soucis de mémoire et des problèmes de concentration".

Après les faits l'ex-compagnon de Chloé a été mis en examen pour tentative de meurtre. Il attend toujours son procès.

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