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INFO RTL - Prisons attaquées : comment ont été recrutés les deux incendiaires du centre pénitentiaire de Réau

RTL a pu reconstituer une des actions violentes qui a visé les prisons françaises mi-avril, celle du centre pénitentiaire de Réau en Seine-et-Marne.

Le centre pénitentiaire de Réau.
Crédit : Thomas SAMSON / AFP
Thomas Prouteau
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Ce n'est pas la plus importante des 16 actions violentes contre des prisons françaises qui ont été commises au nom du DDPF ("Droit des prisonniers français") entre le 13 et le 21 avril, mais son organisation illustre à elle seule le mode opératoire qui a été employé partout en France. 

D'après des éléments d'enquêtes recoupés par RTL, le 13 avril, alors que le canal DDPF a été créé la veille sur Télégram et qu'aucune dégradation n'a encore eu lieu, deux jeunes majeurs, issus du même quartier de Seine-Saint-Denis, sont contactés sur l'application Signal. Dans cette conversation, partiellement reconstituée par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT), des connaissances de leur quartier leur proposent un marché  : aller brûler les voitures qu'ils trouveront sur le parking du centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), la nuit suivante, contre rémunération.

Pour effectuer le trajet jusqu'à la prison, une voiture de location est mise à leur disposition. Les deux jeunes hommes, âgés de 18 ans et d'une vingtaine d'années, qui se connaissent de loin, acceptent, contre une somme de 500 euros promise par les donneurs d'ordre. Ils ont reconnu les faits lors de leur garde à vue. 

La vidéo-surveillance permet ensuite de les retrouver dans une station-service en train ramasser deux ou trois bouteilles en plastique vides, qu'ils remplissent d'essence avant de se diriger vers leur objectif.

Une inexpérience et de l'improvisation

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Arrivés sur place, en pleine nuit du 13 au 14 avril, les deux exécutants trouvent deux voitures sur le parking, qui se révéleront appartenir à des surveillants. Ils cassent les vitres avec une pierre, déversent de l'essence et mettent le feu. 

Preuve de leur inexpérience et de leur improvisation : un des véhicules brûle à peine. Mais surtout, les deux incendiaires exécutent la dernière partie du plan. Cagoulés, ils se prennent en vidéo devant les flammes en tenant un carton où on leur a demandé d'inscrire "DDPF". C'est le sigle de revendication tiré du nom du canal Télégram, créé quelques jours pus tôt, et qui dénonce avec virulence des atteintes aux droits fondamentaux des prisonniers.

L'opération ayant été menée avec très peu de précautions, les enquêteurs vont rapidement reconstituer l'équipe : d'abord le loueur initial de la voiture, réservée dans une petite agence avec un faux permis, et une vraie photo, qui permet de l'identifier. Curieusement, ce véhicule avait été loué une semaine avant les faits alors même que le "DDPF" n'existait pas publiquement - sans qu'on sache s'il avait loué été pour cela au départ. Les policiers passent alors rapidement du loueur, lui aussi connaissance des deux incendiaires, à ses contacts téléphoniques et à son entourage. En croisant ces données avec celles issues du trajet de la voiture, les enquêteurs démasquent la petite cellule. 

On ne sait pas si le commanditaire, qui a recruté cette petite équipe locale, a été identifié par la SDAT. Mais c'est, d'après nos informations, d'une manière analogue que beaucoup d'équipes ont localement organisé des actions violentes contre des prisons et des surveillants. 

"Le recrutement est assez proche de la façon dont les narcotrafiquants fonctionnent"

Le numéro 2 de la Direction nationale de police judiciaire, Philippe Chadrys, l'a précisément décrit, samedi 3 mai, lors d'une conférence de presse aux côtés de la procureure de Paris, Laure Beccuau. "Le recrutement est assez proche de la façon dont les narcotrafiquants fonctionnent, c'est-à-dire sur les réseaux sociaux, en payant ou en recouvrant des dettes", a expliqué le commissaire divisionnaire. "Des commanditaires ont recruté des exécutants comme de la main d'œuvre, comme on recrute sur les points de deal des jeunes qui sont assez prompts à se mettre au service d'une organisation criminelle, ayant une certaine peur ou une fascination."

Les deux incendiaires de Réau et leurs comparses, mis en examen et placés en détention provisoire vendredi soir, n'ont d'ailleurs pas voulu livrer le nom d'un des ou des commanditaires par peur des représailles.

L'enquête devra également déterminer quels sont les étages supérieurs, le lien entre les donneurs d'ordre de Réau et l'instigateur présumé de l'ensemble de la vague d'attaques, Imran A., membre actif de la DZ mafia.

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