Grenoble, Valence, Nantes, Besançon et bien sûr Marseille… La litanie quasi quotidienne des fusillades sanglantes sur tout le territoire se traduit désormais en chiffre dans les comptes de la police judiciaire : d’après les informations de RTL, les meurtres et tentatives de meurtres entre délinquants ont augmenté de 65% sur les cinq premiers mois de l’année 2023, et les règlements de compte entre groupes criminels de plus de 30%. Soit une hausse globale jamais vue d’environ 60% rapportée au nombre de faits.
Le distinguo entre les deux catégories peut sembler artificiel mais il est important pour les policiers. La dénomination de "règlements de compte" stricto sensu ne s’applique qu’aux assassinats entre groupes mafieux identifiés, coutumiers par nature de l’ultra violence. La police judiciaire a dénombré 67 faits en 2022. Les meurtres entre délinquants recouvrent, eux, tous les autres emplois d’armes mortelles entre voyous, parfois "simplement" pour reprendre un point de deal ou régler un conflit mineur. 235 faits ont été recensés en 2022 et déjà près de 150 depuis le début de l’année, la plupart impliquant l’usage d’armes à feu. La plupart des villes, moyennes ou grandes, sont désormais concernées. En mai, Valence a vu tomber 3 morts par balles en cinq jours. À Marseille, le compteur explose avec 23 morts depuis janvier. Besançon déplore au moins 2 décès et une dizaine de blessés depuis novembre. À Villerupt, petite ville de Meurthe-et-Moselle de 10.000 habitants, une fusillade en pleine journée a fait 3 blessés graves le 13 mai dernier.
Selon un policier expérimenté, cette épidémie de "flingages" est la conséquence d’une montée en puissance de la violence criminelle ces vingt dernières années. Traditionnellement, les conflits entre petits ou moyens délinquants, majoritairement sur fond de trafic de stupéfiants, se réglaient par des tabassages ou des expéditions punitives parfois très brutales mais non mortelles. Les armes à feu ont ensuite fait leur apparition mais d’abord pour impressionner l’adversaire ou tirer en l’air. Ces dernières années, les enlèvements-séquestrations avaient pris les relais et essaimé, souvent accompagnés de violences voire de sévices et une libération au bout de quelques jours. Désormais donc, les tirs à balles réelles qui tuent ou qui blessent sont en train de devenir la norme, tirs qui donnent eux même lieu à des vengeances dans un cycle de vendettas sans fin.
Les auteurs sont souvent jeunes voir très jeunes, beaucoup ont moins de 25 ans constatent les enquêteurs spécialisés dans la criminalité organisée. Ce qui, là encore, les distinguent des criminels endurcis impliqués dans les "règlements de compte", souvent plus âgés. "C’est comme s’ils n’avaient aucune notion de la vie et la mort", commente un policier. Aucune conscience non plus, jusqu’à leurs arrestations, des peines encourues pour ces crimes passibles de la cour d’assises : 20 ou 30 ans de prison. Avec, à chaque fois, des familles anéanties des deux côtés.
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