INFO RTL - Homejacking : 337 cambriolages violents recensés dans l'agglomération parisienne en 2022

À la différence d'un simple cambriolage, le "home-jacking" (inspiré du terme "car-jacking") désigne l'ensemble des cambriolages réalisés en présence des occupants d'un logement. Ils s'accompagnent bien souvent de violences physiques ou psychologiques et d'une séquestration. En 2022, la préfecture recense 337 cas de home-jacking dont un tiers sous la menace d'une arme. En 2021, ce chiffre était encore plus élevé avec près de 400 faits recensés sur l'agglomération parisienne.

Obtenir des chiffres nationaux fiables sur le nombre de home-jacking n'est pas une mince affaire. "Le phénomène ne correspond pas à une notion claire en droit pénal français", explique la Préfecture de police de Paris. Le home-jacking est considéré comme un vol avec violence et se retrouve comptabilisé parmi les vols à l'arraché, les car-jacking, les braquages de magasin et les vols violents à domicile relevant plus du règlement de compte que du cambriolage.

Qui sont les auteurs de ces home-jacking ?

Les malfaiteurs sont pour la plupart très jeunes et même très souvent mineurs. Dernier exemple en date : deux des trois suspects interpellés dans l'affaire du home-jacking de Bruno Guillon n'avaient que 16 ans. "Il y a 3 ans, on ne retrouvait même que des mineurs dans ce genre d'affaire", détaille Gaëlle James du syndicat de police Synergie Officier, "aujourd'hui, on retrouve toujours ces mineurs qui ont grandi et qui sont devenus de très jeunes majeurs. C'est de l'argent facile, ils sont quasiment sûrs de ne jamais repartir les mains vides".

Un directeur de police judiciaire explique également que ces jeunes malfaiteurs sont également de plus en plus violents. Ils n'hésitent plus à frapper leur victime ou à les menacer avec une arme. Dans le violent cambriolage subi par Bruno Guillon et sa famille, l'animateur s'était vu menacé avec un pistolet sur la tempe. Les auteurs de home-jacking risquent d'ailleurs très gros : jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle pour les vols les plus violents.

Les malfaiteurs vont repérer le moindre signe extérieur de richesse : un modèle de voiture, un bijou, un type de maison. Un exemple assez marquant, en mai dernier, un retraité a été victime d'un très violent home-jacking en Seine-et-Marne. Violemment frappé, il a reçu un coup de cutter sur le visage avant d'être ligoté pour qu'il avoue ses codes de cartes bleues. Les auteurs avaient épluché ses réseaux-sociaux. Ils savaient qu'il avait une montre Rolex, ils connaissaient son adresse et ont pu le retrouver en quelques clics.