Il a été écroué. Un employé de maison de 59 ans est soupçonné d'avoir administré à leur insu des somnifères à plusieurs de ses employeurs à Paris et en banlieue parisienne.
À la fin de l'année 2018, un couple de Neuilly, dans le département des Hauts-de-Seine, a porté plainte, soupçonnant cet homme de leur avoir fait ingérer des somnifères et d'autres substances toxiques. La femme souffrait de "malaises et de pertes de mémoire importantes" et des analyses réalisées auprès d'un laboratoire privé ont montré la présence de "toxiques" dans leurs organismes, "en dehors de toute prescription", selon le parquet de Nanterre.
Le mari du couple a par ailleurs fait le lien avec des symptômes - absences, pertes de connaissance, discours incohérents - dont souffrait sa première femme, retrouvée morte dans son bain en avril 2010. L'autopsie de cette dernière avait montré la présence de la même molécule, du zolpidem, a précisé le parquet.
Une enquête a été ouverte en février 2019 et des analyses toxicologiques sur les plaignants ont conclu à une "soumission chimique au long terme", soit l'ingestion de faibles doses, non létales, pendant au moins trois ans.
Le suspect, un père de famille de nationalité sri-lankaise, a été interpellé le 21 mai, mis en examen et écroué pour "administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et "administration de substance ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à 8 jours".
Il a reconnu avoir "dérobé" des médicaments chez un de ses employeurs et en avoir administré à deux autres, contestant cependant être à l'origine du décès. Il n'a fourni aucune explication sur les raisons de ces actes.
"Il n'y a pas d'élément intentionnel retenu", a souligné son avocate, Me Laurence Roche, en soulignant sa "présomption d'innocence". "Rien n'est avéré pour l'instant (...) Savait-il véritablement que c'étaient des substances nuisibles ? Le doute est complet à ce jour", a-t-elle souligné.
Deux autres familles, retrouvées à la suite d'une perquisition et de surveillances, se sont plaints de symptômes similaires à ceux du couple de Neuilly, a indiqué le chef du Service départemental de police judiciaire (SDPJ) des Hauts-de-Seine, chargé de l'enquête.
Arrivé en France en 1982, le suspect réalisait diverses tâches chez des retraités et personnes âgées, de l'entretien de la maison à la préparation du petit-déjeuner. Il avait "la confiance des gens" qui "se le recommandaient" par "bouche-à-oreille", a indiqué le chef du SDPJ.
Les investigations se poursuivent et les policiers cherchent à identifier d'autres "potentielles victimes", qui auraient employé cet homme, parfois sans le déclarer, et auraient ressenti les mêmes symptômes.
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