Il filmait des femmes et de "très jeunes filles" dans une piscine à Paris : une victime témoigne

"J’aperçois un sac à dos qui dépasse sous la cloison. Il y a un petit trou dans le tissu, la taille d’une brûlure de cigarette. Sauf que la lentille d’un smartphone est positionnée au niveau de ce trou." Ces mots, ce sont ceux d'une victime de voyeurisme. 

Tandis qu'elle se rhabillait dans les vestiaires de la piscine Georges Hermant, dans le XIXe arrondissement de Paris, Laurène Daycard, qui a publié son témoignage sur son compte Instagram, surprend un homme de 38 ans en train de capturer des images. "Je hurle de colère : "Mais, c’est pas vrai, on est en train de me filmer !", et je tire le sac pour m’emparer du téléphone", explique-t-elle. 

L'homme a été interpellé, placé sous contrôle judiciaire et déféré en comparution immédiate pour voyeurisme aggravé par fixation, enregistrement ou transmission d’images, indique France 3 Paris Île-de-France. "Il a avoué, selon une source policière, filmer des femmes à leur insu, mais aussi de "très jeunes filles", relate la journaliste. Ça me glace le sang rien que de l’écrire."

Comment lutter ?

De son côté, la mairie de Paris, contactée par Ici Paris Île-de-France, a réagi. Elle "salue le professionnalisme du personnel présent ce jour-là dans l’assistance qu’ils ont su apporter à la victime, et appelle à la plus grande vigilance". Après avoir "pris connaissance des témoignages d’autres personnes victimes de ces agressions inacceptables au sein de ses piscines municipales", la mairie annonce un renforcement des "dispositifs de prévention et d’action."

Cela passera notamment par une inspection de toutes ses piscines pour "régler les éventuels problèmes de trous constatés dans les parois des vestiaires" et "renforcer encore sa vigilance" avec une présence plus importante de ses "agents dans les zones de vestiaires" pour détecter "des comportements suspects". Mettre fin aux vestiaires mixtes serait une autre piste à envisager.

Ce témoignage est malheureusement loin d'être le seul. "Il y a déjà eu au moins 17 signalements ces derniers mois. Le coup du petit trou dans le sac à dos a déjà été dénoncé. D’autres se sont rincés l’œil à l’aide d’un miroir. L’un a même utilisé une perceuse silencieuse pour trouer la paroi. La plupart de ces agresseurs n’ont pas été identifiés", rappelle Laurène Daycard. Les cas de voyeurisme ne concernent pas que Paris, mais aussi d'autres régions de France.