Les avocats, qui manifestent depuis 4 semaines contre la disparition annoncée de leur régime autonome, passent à la vitesse supérieure avec la totalité des 164 barreaux en grève.
À Nanterre, par exemple, la justice tourne au ralenti. Si les délais sont déjà bien trop longs en temps normal, ils explosent depuis janvier et 145 affaires ont déjà été renvoyées. Certaines sont renvoyées jusqu'en 2021. C’est le cas des affaires familiales hors violences conjugales. Dans le couloir des juges des enfants, Hélène soupire, une pile de dossiers dans les bras : neuf mineurs et leurs familles n'ont pas pu être reçus. La greffière a passé la matinée à s'excuser.
Mais ce qui inquiète le plus, ce sont les demandes de mise en liberté déposées en masse par les avocats. Près de 200 déposées en moins de deux semaines et il faut y répondre en 8 jours. "Si on est hors délai, on est tenu par la loi de les mettre dehors", détaille une juge de l'Union syndicale de la magistrature. "Notre rôle de magistrat est de tenir les délais au maximum, de prioriser les gens qui sont dangereux. On ne peut pas empêcher un ou deux trous dans le filet", ajoute-elle.
La course contre la montre est enclenchée pour le gouvernement. Dorénavant, ce sont les appels de ces demandes de mise en liberté qui vont arriver, un peu partout en France, au niveau des chambres de l'instruction des cours d'appel, qui pourraient être rapidement engorgées.