Il était 23 heures, samedi 22 décembre, lorsqu'un journaliste de 20 Minutes a été témoin d'une scène aux relents antisémites dans le métro parisien. "Trois gilets jaunes" qui rentraient de la manifestation parisienne s'en sont pris verbalement à une vieille dame, sur la ligne 4. Le journaliste témoin de la scène, Thibaut Chevillard, a décidé de la raconter dans un thread - une série de messages - sur Twitter. L'histoire, rendue publique, a suscité l'indignation de certains politiques et conduit à l'ouverture d'une enquête.
Les trois "gilets jaunes" étaient "un peu éméchés" et leur manque de discrétion attirait indéniablement l'attention des autres voyageurs. "Ils ont commencé à faire des quenelles, des quenelles 'de 40', raconte Thibaut Chevillard. Une petite vieille, cheveux grisonnants, le dos voûté, s'est levée. Elle est allée vers eux et leur a demandé d'arrêter", raconte le journaliste. "Cette femme âgée leur a dit : "Ce geste est un geste antisémite. Je suis juive, j'ai été déportée à Auschwitz, je vous demande d'arrêter." Les trois hommes n'ont pas arrêté pour autant. Ils ont rigolé, Puis l'un d'eux lui a répondu que les chambres à gaz n'existaient pas."
La suite de la scène s'est poursuivie dans la grossièreté. "Dé-gage la vieille ! dé-gage la vieille ! dé-gage la vieille !", scandaient les trois hommes, avant d'entonner un très nationaliste "On est chez nous !". "La petite vieille est retournée s'asseoir sous leurs insultes" avant de descendre à la station suivante, "silencieuse, tête baissée", raconte Thibaut Chevillard. Finalement, les trois hommes sont descendus à la station Montparnasse-Bienvenüe. "Eux avaient l'air très fiers de leur coup", raconte le témoin.
Les réactions des internautes, indignés, ont été nombreuses après la publication de ces tweets. "La Police Régional des Transports de la préfecture de police se saisit pour mener les investigations", a indiqué la préfecture de police sur Twitter ce dimanche 23 décembre. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a pour sa part dénoncé "un acte ignoble" et promis que le nécessaire serait fait "pour identifier ces individus".
Une tâche ardue, à en croire la RATP, qui précise que les rames de la ligne 4 ne sont pas équipées de vidéosurveillance, mais qui assure toutefois faire, de son côté également, le nécessaire pour que cet acte ne reste pas impuni.