Une jeune fille a porté plainte mardi 30 avril à Marseille contre la police pour "tentative d'homicide" et "violences volontaires", assurant avoir été matraquée et rouée de coups à terre par des policiers en civil le 8 décembre, en marge d'une manifestation des "gilets jaunes".
Le procureur de la République de Marseille a indiqué mardi soir avoir "saisi l'IGPN d'une enquête pour des violences aggravées". "Cette plainte justifie l'ouverture d'une enquête pour des violences aggravées, ce qui ne préjuge en rien d'autres qualifications que les faits pourraient mettre en évidence", a ajouté Xavier Tarabeux.
La jeune fille, prénommée Maria et âgée de 19 ans, aurait d'abord été visée par un lanceur de balles de défense (LBD). Touchée à la cuisse et tombée au sol, elle aurait ensuite été violemment matraquée et frappée à coups de pied par plusieurs policiers en civil, selon sa plainte, initialement révélée par Mediapart. D'où la plainte contre "personnes non dénommées mais identifiées comme exerçant la fonction de policier", a précisé à l'AFP son avocat, Me Brice Grazzini.
La scène se serait produite vers 18h30, peu après que la jeune femme a quitté la boutique où elle travaillait comme vendeuse. Si elle affirme ne pas avoir rejoint la manifestation, elle concède avoir "bêtement fait péter des pétards sur le sol", qu'elle avait achetés "pour les utiliser un soir de match de foot": "Mais la charge de police a dû arriver au moins 15 minutes après", explique-t-elle à Mediapart.
Alors qu'elle "crie de douleur" à terre, selon le texte de la plainte que l'AFP a consulté, plusieurs témoins indiquent que les forces de l'ordre accourent et que "des matraques frappent violemment la personne en continu durant un bon moment". Cette plainte vise également les policiers pour "non-assistance à personne en danger" et "non-obstacle à la commission d'une infraction". Deux témoins assurent que lorsqu'ils ont voulu intervenir pour secourir Maria, les policiers se sont dispersés "sans se soucier aucunement de l'état de santé dans lequel se trouve la victime".
Au total, selon les différents témoins cités dans cette plainte, "au moins une quinzaine" de policiers ont participé aux violences. Les coups ont notamment entraîné un traumatisme crânien et une hémorragie méningée selon les conclusions des médecins.