Paris brûle-t-il ? Nous sommes samedi dernier, le 1er décembre, avenue Victor-Hugo en fin d'après midi. Sur la photo, une véritable scène de guérilla urbaine. Des murs de flammes rongent les immeubles haussmanniens du très chic XVIe arrondissement de la capitale. En arrière-plan, cinq voitures flambent. Les feux créent une lumière orangée intense à vous brûler les yeux. Le ciel est envahi par une épaisse fumée noire.
Au premier plan, un pompier de Paris. Combinaison orange et casque. Le jeune homme incrédule se retourne vers l'objectif du photographe de l'AFP, Alain Jocard : "Il est en train de guider ses collègues. Sur la gauche, il y a une barricade et de l'autre côté, sur la droite, il y a une voiture de pompier qu'il essaye de guider pour qu'elle puisse accéder aux voitures en flammes. En plus, ils ne sont pas du tout protégés parce que les CRS ne peuvent pas intervenir dans ces conditions. Heureusement, ils ne sont pas pris à partie par les manifestants".
Cette photo est aussitôt devenue le symbole de ce samedi noir. "C'est le sauvetage, c'est le don de soi. Et ils sont tout seul. Ce qu'il regarde, c'est une scène de chaos. Ils étaient en train d'allumer une autre voiture et d'autres étaient en train de casser des vitrines" raconte Alain Jocard.
Ça pète de tous les côtés et donc c'est plus dangereux"
Alain Jocard
Ce photographe, pourtant habitué des manifestations, n'avait jamais connu ça. Pour lui, on est entré dans un cycle de violence et d'agressivité : "Tu as vraiment un sentiment de chaos. Ça pète de tous les côtés et donc c'est plus dangereux. Tu es isolé. Il y a certains trucs qu'il faut pas faire comme être entre les forces de l'ordre et les manifestants. Quand tu fais une photo il faut tout de suite regarder ton environnement".
Entre eux, les photographes communiquent par What's app et se repèrent grâce au bruit. Alain Jocard a quand même été menacé personnellement. "Ils ont commencé à s'en prendre à moi parce que je faisais une photo de barricade qu'ils avaient pas fini de monter. Et ça ils aiment pas. Donc ils m'ont repoussé contre une baraque de chantier et ils ont commencé à dire : faut lui casser la gueule, c'est un journaliste, il faut prendre son matériel, faut le dépouiller... On entend un peu de tout. Et là ça va très vite" témoigne le photoreporter.
Heureusement Alain Jocard a pu s'enfuir. Mais demain il sera encore en première ligne. "Comme les ordres de la police, c'est de pas laisser faire, c'est de tout de suite charger, donc forcément, c'est plus dangereux pour aller chercher une image" explique t-il.
Au total, l'Agence France-Presse enverra six ou sept photographes demain à Paris.
Cet après-midi, ils se sont tous retrouvés pour récupérer leur matériel de protection :
gilets, casques, masques. Puis pour assister à un briefing. Une réunion de préparation qui d'habitude n'a pas lieu avant une manifestation.
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