Gérald Darmanin traité de "violeur" : 140h de travaux requis
L’homme a reconnu avoir traité le ministre de "sale violeur" le 26 juillet lors d’une cérémonie d’hommage au père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Cent quarante heures de travaux d'intérêt général ont été requis lundi 23 novembre en correctionnelle à Rouen contre un homme qui a reconnu avoir traité le ministre Gérald Darmanin de "sale violeur" le 26 juillet à Saint-Étienne-du-Rouvray lors d'une cérémonie d'hommage au père Hamel assassiné en 2016 dans cette commune.
"Dire à une personne qu'elle est un violeur est un outrage. Il y a une certaine agressivité dans les termes employés", a estimé la substitut du procureur Aurélie Viguier. La magistrate a requis 140 heures de travaux d'intérêt général avec exécution dans un délai de 18 mois et trois mois de prison en cas d'inexécution.
Le tribunal rendra sa décision le 14 décembre. À la barre, le prévenu a reconnu avoir lancé "sale violeur, Darmanin, sale violeur", alors que le ministre de l'Intérieur était au pupitre à l'extérieur de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, une commune de l'agglomération de Rouen, pour prononcer un discours d'hommage.
"Une volonté de porter atteinte"
Pour Mme Viguier, cet ajusteur dans l'industrie automobile, adhérent à la CGT, "est venu pour outrager le ministre. Il n'était pas là par hasard (...) Il y a une volonté de porter atteinte". "C'est vrai que j'ai crié. Je ne sais pas trop pourquoi mais c'est sorti comme ça, je n'avais rien prévu à l'avance", a toutefois assuré le prévenu à la barre, lisant sa déclaration d'un ton un peu hésitant.
"Même si je sais que je n'ai pas utilisé les bons mots, je ne regrette pas d'avoir pris la parole car c'est une des seules façon de se faire entendre actuellement", a-t-il ajouté. "En poursuivant" le jeune homme pour outrage et non pour diffamation, "le ministère public a porté atteinte aux libertés fondamentales du prévenu", a estimé son avocate Chloé Chalot.
Gérald Darmanin fait l'objet depuis 2017 d'une plainte pour viol d'une femme qui l'avait sollicité en 2009 pour tenter de faire annuler une condamnation. Pour Gérald Darmanin, il s'agissait au contraire d'une relation librement consentie.
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