Fusillade à Paris : ce que l'on sait des motivations du principal suspect

Ce vendredi 23 décembre, plusieurs coups de feu ont coûté la vie à au moins trois personnes près d'un centre kurde dans le Xe arrondissement de Paris. L'homme de 69 ans, soupçonné d'être à l'origine de cette fusillade, est de nationalité française et bien connu de la justice. William M. avait déjà été condamné pour tentative d'homicide sur personne vulnérable en 2016, puis pour port d'arme en 2017. Il y a un an, cet ancien cheminot à la retraite s'était aussi attaqué à un camp de migrants à Paris. 

Présent sur place, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que le tireur "a voulu manifestement s'en prendre à des étrangers" et qu'il a "agi seul" à ce stade de l'enquête. Interpellé et interrogé par les enquêteurs, l’homme a indiqué avoir agi parce qu'il était "raciste", a rapporté à l'Agence France-Presse une source proche du dossier. Sa garde à vue a été prolongée ce samedi.

Lors de son arrestation, les forces de police ont trouvé à côté du suspect "une mallette" contenant "deux ou trois chargeurs approvisionnés, une boîte de cartouches calibre 45 avec au moins 25 cartouches à l'intérieur", a ajouté cette source.

Des victimes d'origines kurdes

Les trois victimes des tirs sont des personnes kurdes.  Emine Kara, était une responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, selon le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F). Elle avait récemment fait une demande d'asile politique "rejetée par les autorités françaises", a expliqué devant la presse le porte-parole du mouvement, Agit Polat.

Les deux hommes décédés sont Abdulrahman Kizil, "un citoyen kurde ordinaire" qui fréquentait "quotidiennement" le centre, et Mir Perwer, un artiste kurde reconnu comme réfugié politique et "poursuivi en Turquie pour son art", selon le CDK-F.