Suspecté d'avoir séquestré et violenté son épouse durant douze ans dans leur appartement de Forbach, l'Allemand de 55 ans, arrêté lundi en Moselle, a été relâché mardi 8 août. Compte tenu des nombreux éléments qui, selon la justice, contredisent les accusations de la quinquagénaire qui s'est présentée comme victime, le parquet a conclu à "une situation de séquestration inexistante", dans un dossier qui s'inscrit plutôt dans un grand "désarroi social".
Découverte lundi 7 août au matin par la police, la femme de 53 ans présentait une apparence qui pouvait corroborer ses dires : amaigrie, le crâne rasé, à moitié nue, elle avait appelé la veille au soir "une association allemande de protection de victimes qui a appelé la police à Wiesbaden", rappelle l'AFP.
Mais les premiers éléments relevés sur place lors de l'intervention des forces de l'ordre ont amené le procureur de la République, Olivier Glady, à tempérer son discours : aucun banc de torture ou carnet de sévices n'ont été retrouvés, des détails dont la victime présumée faisait mention. Même chose pour la chambre grillagée où elle a été retrouvée : le grillage servait manifestement "à empêcher" la dizaine de chats qui vivaient dans l'appartement du couple de s'échapper.
Pas plus de traces des sévices décrits par l'Allemande n'ont été trouvées. "Aucune fracture" n'a été décelée par le médecin légiste lors de l'examen de la femme. Seuls "deux bleus" ont été aperçus par le spécialiste, "susceptibles d'être le produit de maladresses ou de mauvais gestes", selon ses conclusions. Il n'y a "aucune blessure en rapport avec les dénonciations" formulées, a par ailleurs insisté le procureur.
Le légiste n'exclut toutefois "pas la possibilité qu'elle soit affectée par des pathologies inflammatoires de type rhumatologiques", ce qu'a indiqué aux enquêteurs son mari, actuellement sans emploi depuis plusieurs années après avoir travaillé dans l'industrie outre-Rhin.
Selon lui, son épouse, de nationalités espagnole et allemande, souffre de "rhumatismes de nature auto-immune" qui se seraient aggravés ces derniers mois, engendrant une "invalidité" de l'épouse qui ne pouvait plus se déplacer, rapporte le magistrat. Ils auraient également causé des "allergies" et un "mécanisme d'alopécie", expliquant l'absence de chevelure de l'épouse, retrouvée "le crâne rasé".
Il ressort de l'audition que le mari s'occupe de sa femme au quotidien. Mais selon les premières constatations, "elle (le) rendait responsable" de son état de santé, ce qui expliquerait son "acrimonie" à son encontre et les accusations.
Le couple, marié depuis 2001, "tourne autour de la situation de maladie de madame", selon le procureur. Une maladie qui n'était pas prise en charge: ils n'étaient pas inscrits à la Caisse primaire d'assurance maladie (Cpam). L'époux a justifié cette absence de suivi médical par une crainte "du coût engendré", la barrière de la langue, le couple, coupé de leurs proches, n'est pas francophone. Il a également évoqué des "embarras administratifs".
Après "l'effroi pénal", cette affaire tourne au "désarroi social", a estimé le procureur. Le parquet va se rapprocher du "service social" du conseil départemental pour "favoriser enfin une prise en charge".
Le quinquagénaire a quitté le commissariat "entre 20h00 et 21h00", a indiqué dans la soirée le procureur Olivier Glady à l'AFP. Il a ensuite été raccompagné par la police à son domicile, situé à proximité. Toutes les poursuites le visant ont été abandonnées.
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