"Il a mis le feu sur elle". Le 23 septembre 2017, c'est par la bouche d'une policière peu délicate que Sandrine Bouchait découvre que sa sœur Guylaine a été victime la veille d'un féminicide. Jusqu'à ces mots prononcés en salle d'audition au commissariat de Clamart (Hauts-de-Seine), Sandrine pense que sa sœur a été victime d'un incendie domestique. Alors à cette annonce, elle tombe des nues.
"Je suis en état de choc, je suis en état de sidération et j'ai l'impression que mon âme sort de mon corps comme si je n'étais plus là", témoigne-t-elle dans Les Voix du crime. "Il y a beaucoup de sentiments qui se mêlent. Il y a la culpabilité de 'Qu'est ce qu'on aurait pu faire pour ne pas que ça arrive ? Qu'est ce qui s'est passé ? Qu'est ce qu'on n'a pas vu ?' La trahison aussi..."
Guylaine Bouchait était en couple avec son compagnon et meurtrier Christophe depuis une dizaine d'années, il était même le parrain du fils aîné de Sandrine. "Ma sœur et lui, c'était un couple normal. Ils travaillaient tous les deux, ils avaient une petite fille, ils étaient propriétaires de leur appartement, classe moyenne... Et quand j'ai su ça, je n'ai pas compris", décrit Sandrine.
Ma mère a appris l'horreur de ce qui s'était passé dans une salle d'attente du commissariat
Sandrine Bouchait
Au sortir de la salle d'audition, Sandrine retrouve sa mère en salle d'attente. Elle vient d'apprendre de la bouche de voisins convoqués au commissariat ce qui est arrivé à sa fille. "Ils ont parlé de l'incendie, de ce qui s'était passé et puisqu'elle savait qu'on parlait de sa fille, ma mère a posé des questions et ils lui ont répondu", explique Sandrine. Et de conclure : "Ma mère a appris l'horreur de ce qui s'était passé pour sa fille dans une salle d'attente du commissariat."