Devant le tribunal correctionnel le 2 octobre, cette Parisienne de 32 ans a avoué en pleurant qu'elle était "coupable" et a "demandé pardon". Alexandra D. a menti pendant trois ans. Elle n'était pas une véritable victime des attentats du 13 novembre. Elle ne se trouvait pas réellement à la terrasse du Carillon, ce vendredi soir, visée par un commando de terroristes.
Mardi 16 octobre, poursuivie pour escroquerie et faux témoignage, elle a été condamnée à 6 mois de prison ferme.
Il lui est reproché d'avoir escroqué le Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions pénales (FGTI) à hauteur de 20.000 euros, mais aussi l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), grâce à laquelle elle avait bénéficié d'un stage thérapeutique dans un hôtel en Normandie.
Le soir du 13 novembre 2015, cette habituée du Carillon avait prévu d'y aller avant de changer de programme. Les attentats les plus sanglants commis en France, qui avaient ciblé des terrasses de cafés, la salle du Bataclan et le Stade de France, ont fait 130 morts.
Photos d'une cicatrice à l'appui, Alexandra D. avait raconté avoir été touchée au coude par une rafale de kalachnikov. Elle qui s'était fait tatouer la devise de Paris, "Fluctuat nec mergitur", se prêtait volontiers à l'exercice de séances photos avec des médias, comme avec l'AFP, et aimait rencontrer les officiels lors des cérémonies d'hommage.
De nombreuses incohérences dans son récit, parmi lesquelles des déclarations contradictoires dans les médias, avaient conduit à l'ouverture d'une enquête. "Dans mon mensonge, ma stupidité, ma douleur", "je suis rentrée dans une machine", "j'avais les deux pieds dedans", a-t-elle affirmé, décrivant la "bulle de protection" que représentait la principale association de victimes du 13-Novembre, Life for Paris.
Alors que la jeune femme a assuré n'avoir "jamais été dans la recherche pécuniaire", le parquet avait requis 18 mois ferme contre elle, pointant un dossier "marqué par la cupidité" de celle qui avait relancé dix fois le Fonds de garantie. "On est beaucoup plus dans une cavale psychique que dans une logique d'escroquerie", a au contraire soutenu son avocat, William Bourdon.
L'affaire "a détruit ma vie", a expliqué Alexandra D. Menacée sur les réseaux sociaux, elle a perdu son emploi en raison de cette affaire. Une quinzaine de personnes ont déjà été condamnées pour tentative d'escroquerie ou escroqueries liées aux attentats de 2015.
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