Ce lundi 28 janvier dans la matinée, un prévenu s'est évadé dans la matinée alors qu'il était transféré de la prison de Béziers au tribunal de grande instance (TGI) de Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône. Il a été aidé d'un commando "lourdement armé", a indiqué le procureur de Tarascon, Patrick Desjardins.
Selon les informations de RTL, les faits se sont déroulés à 8h30. Lors de son transfert, le détenu était escorté par 3 agents pénitentiaires, dans un fourgon. Lorsqu'ils sont arrivés au Palais de justice de Tarascon, un commando composé de 3 hommes, "lourdement armés" et "visage dissimulé", les ont attaqués. Deux des membres ont violenté les agents, "l'un était équipé d'un fusil d’assaut de gros calibre" et l'autre d'une arme de poing, a précisé le procureur de la République de Tarascon, Patrick Desjardins, lors d'une conférence de presse.
Les agents pénitentiaires "étaient descendus du véhicule pour sonner à l'entrée du tribunal lorsque des hommes armés leur sont tombés dessus", a expliqué Nicolas Burtz, responsable local du syndical Force Ouvrière pénitentiaire.
Des coups de feu ont été tirés, sans faire de blessé. En revanche, le commando s'en est pris aux agents : l'un d'eux a reçu des coups de poing de la part du détenu - et non pas des coups de crosse comme cela avait été communiqué dans un premier temps. Un autre agent a reçu des bris de verre sur la main.
Les agents ont également "essuyés des coups de feu", a affirmé le procureur. Plusieurs impacts de balle ont été constatés sur le fourgon des agents pénitentiaires, notamment sur "les pneus", a précisé la garde des Sceaux Nicole Belloubet dans un communiqué.
Un autre coup de feu a été tiré sur le pare-brise avant du véhicule. Cela démontre leur "détermination absolue à aller jusqu'au bout pour faire libérer leur comparse", selon le procureur de la République. Le détenu a ainsi pris la fuite, avec ses 3 complices, "à pied dans un premier temps", a indiqué le procureur de la République. Selon nos informations, il a été pris en charge dans un véhicule blanc, celui utilisés par ses complices.
"Le mode opératoire est très violent. Cela fait longtemps qu'on n'a pas vu une attaque de fourgon à l'arme automatique. C'est très choquant pour les agents, qui ont eu de très bon réflexes", a commenté la direction de l'administration pénitentiaire.
Les enquêteurs spécialisés de la police judiciaire de Marseille ont été saisis de l'enquête, pour tenter de les interpeller, et un "plan de recherches" a été déclenché, impliquant notamment les gendarmes des compagnies voisines.
D'après Nicolas Burtz de FO pénitentiaire, une enquête administrative est en cours pour "déterminer si la classification de l'escorte était suffisante par rapport à la dangerosité du détenu". Le détenu avait été placé "Escorte 2", en raison de son implication dans plusieurs affaires criminelles. Les agents, membres du pôle régional d'extraction judiciaire et "spécialement formés" pour ces missions, n'ont pas fait usage de leur arme à feu, a par ailleurs précisé la direction de l'administration pénitentiaire.
Les agents ont été pris en charge "immédiatement" par les pompiers. Selon nos informations, un agent souffre de quelques blessures superficielles à la main, due à des éclats de verre. Les cause de cette blessure restent à déterminer pour le moment. L'agent frappé par le détenu souffre de contusions superficielles.
Les 3 agents sont actuellement entendus par la police de Tarascon et se rendront à l’hôpital de Tarascon pour être examinés comme l’exige la procédure. Ils seront ensuite examinés par un médecin pour déterminer le nombre de jours d’ITT à titre conservatoire. Une cellule psychologique a également été mise en place "pour les fonctionnaires de greffe qui ont assisté à la scène", a précisé la garde des Sceaux.
D'après nos informations, l'homme qui s'est évadé est un prévenu âgé de 27 ans, incarcéré depuis le 26 septembre 2017 pour vol avec arme, vol aggravé et association de malfaiteurs. Il ne s'agit pas d'un détenu radicalisé mais d'un profil "grand banditisme".
Son casier judiciaire faisait état de 14 mentions. Certaines sont "bénignes, notamment en matière de trafic de stupéfiants", a indiqué Patrick Desjardins, qui a noté "une montée en puissance certaine" dans la carrière criminelle du prévenu.
Selon une source proche du dossier, il était poursuivi dans 4 affaires (notamment l'une au TGI de Nîmes), et était l'auteur de plusieurs vols de voiture avec violence, commis à Aix-en-Provence et Tarascon. D'après les informations de RTL, il devait être présenté à un juge d'instruction dans la matinée, pour des faits de vol aggravé de 3 circonstances et vol avec violence. Il s’agissait d’un simple interrogatoire.
La CGT pénitentiaire indique qu'il n'en était pas à son premier coup d'essai. "Ce détenu avait déjà tenté de s'évader lors d'une précédente incarcération. L'administration est bien naïve, il a fait le gentil pendant des mois pour tenter de s'évader de nouveau", a affirmé Karim Terki, un représentant du syndicat.